(...) elle ne crut pas à l'éternité de cette nuit où elle venait de pénétrer : parce qu'elle était seule au monde. Mathilde ne savait pas qu'elle était au plus extrême bord de la vie. Si elle avait été aimée, des embrassements l'eussent obligée de s'arracher à l'étreinte du monde. Elle n'eut pas à se détacher n'ayant point connu d'attachement. Aucune voix solennelle à son chevet ne prononça le nom d'un Père peut-être terrible ni ne la menaça d'une miséricorde peut-être inexorable. Aucun visage en larmes et laissé en arrière ne lui permit de mesurer sa fuite glissant vers l'Ombre. Elle eut la mort douce de ceux qui ne sont pas aimés.