François Miribel

La glace porte en elle, son énigme, son mystère, son empreinte renversante.

La neige descend, doucement, et recouvre tout. C'est un don offert au monde pour l'apaiser.

Renoncer, voici ce que Shackleton décida à plusieurs reprises lorsqu'il se trouva confronté à la survie de ses hommes.

Quoi de plus simple que d'admirer la Nature dans sa beauté originelle, comme au premier jour de la création.

Comment ne pas se sentir tout petit, et minuscule face à ces immenses glaciers?

De quelle couleur est le vent?

Le ciel n'a jamais été aussi grand. Le vent crie. Le vent siffle. Le vent hurle. Il emporte nos paroles, il nous revoie à nous-mêmes.

Le bleu des glaciers, que l'on ne peut que contempler renvoie à l'inexploré.

Le vent allie douceur et violence, à la fois destructeur et vivifiant. Il souffle, souffle, transportant tous les regrets et les souvenirs.

Le vent passe par toutes les étapes : tantôt il s'excite, se décourage. Ensuite, il peut crier, se plaindre, passant de la violence à la détresse.

Le chemin des hommes n'est rien d'autre que l'inclinaison des vents, des vagues, le vol pur des oiseaux contre le bleu du ciel.

Celui qui se dépasse, projette d'être ce qu'il n'est pas afin de ne plus être ce qu'il est.

Toute exploration force à l'humilité et au respect, face à la puissance de la nature qui nous entoure.

Tout voyage apparaît comme une nouvelle naissance.

J'aime retrouver la simplicité des choses que procure la vie en mer.

Le vent, dans son excès, est la colère qui tourne sur elle-même, et renvoie à soi, à son vide intérieur.

Le vent menace, hurle et ne prend forme qu'en renvoyant de la poussière.

On ne repousse pas ses limites, on les découvre.

La vie à bord d'un voilier nous pousse à vivre dans le présent, dans le ressenti des éléments.

La lumière adoucit le glacier, lui donnant une courbe féminine.