Poète français.
Il vit et écrit à Lyon et a été pendant de nombreuses années un acteur important de la vie culturelle lyonnaise: il a dirigé l'Auditorium, créé l'Atrium et le Rectangle, en fin connaisseur qu'il est de la musique et des arts plastiques.
Membre fondateur du prix Kowalski de la ville du Lyon, il a été secrétaire général de l'Académie Mallarmé dont il reste membre.
Son oeuvre poétique baigne à la fois dans le concret et le symbole, voire la métaphysique, avec une douceur pudique, une atmosphère musicale presque nervalienne.
Il a écrit notamment "L'ocre de l'air" (1970), "Le Dé" (1974), "L'Autre versant du feu" (1990, prix Louise Labé), "Laisser verdure", avec une belle préface 'Yves Bonnefoy, recueil dont le titre est emprunté à George Sand et aux mots qu'elle prononça dans son dernier souffle.
L'horizon me dit que je suis vivant
il y a une mince lueur
dans les lignes de vie matinale
que le jour décoche à l'avenir
il tente une multiplication
des évidences
mais le signe est resté
caché dans un ancien nuage
qui nous a laissés sans nouvelles
Le peu de vent passant
n'a pas l'air d'en savoir davantage
Il m'appartient seulement d'essayer
de respirer quand même en attendant
l'appel d'air de la porte ouverte
qui donne sur la perspective
d'être bientôt le biais fuira
le souvenir de n'être plus
Dans le regard d’une femme
— c’est il y a longtemps —
un passage de lumière
attend mes mains devant le feu
Un soir par la lueur du monde
j’ai suivi la pluie sur vos lèvres
l’étoile d’eau à votre front
notre blancheur face au ciel sombre
Il gela vers l’aube et nous étions jeunes
derrière la vitre un hiver se taisait
Vois ces oiseaux mon amour ils ont froid
leur vie dépend de nos frissons
Comme griffure
l’Enfance
frontière et effacement
maladresse feutrée
d’éclats irisés
Comme ça l’Enfance, apparitions et questions.
Sous les joues
agacées de désir
des dents de loup !