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Citation de SeriallectriceSV


Le fretin maître des requins

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le nombre de sardines adultes ne dépend pas de l'appétit des requins, ni même du prélèvement de l'ensemble des prédateurs. Ces ponctions n'affectent qu'à la marge les populations de petits poissons planctophages. Ce qui régule naturellement leurs populations, ce sont les courants océaniques. Grands maîtres du jeu de la vie marine, les courants, déterminés par les vents, la température et la salinité de l'eau, conditionnent la survie des œufs et des larves, extrêmement sensibles aux variations des facteurs physiques du milieu. Les courants transportent également les éléments nutritifs nécessaires au développement des algues planctoniques, base de toute vie océanique. Les sardines dépendent directement de la quantité et de la variété de ce plancton végétal et des microscopiques crustacés qui s'en nourrissent. C'est donc l'abondance de la nourriture qui détermine l'abondance des sardines qui, à son tour, conditionne la survie des grands prédateurs. Et non l'inverse. La régulation des populations se fait toujours du bas vers le haut de la chaîne alimentaire.

Lorsque les courants marins n'enrichissent pas les eaux de surface en sels nutritifs, comme cela se passe en période de "Niño", la production d'algues planctoniques est faible et la reproduction annuelle du fretin (sardines, anchois et anchoveta) est mauvaise. Les populations s'effondrent, et c'est la catastrophe chez les grands prédateurs qui meurent de faim ou n'arrivent plus à nourrir leurs jeunes. Les requins, comme les autres prédateurs, sont remis à leur juste place : ils dépendent de leurs proies. Ce sont les insignifiants anonymes, animaux et végétaux du plancton, qui régulent les populations d'oiseaux, de dauphins, de lions de mer, de baleines et de requins.
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El Niño: phénomène cyclique correspondant au retour brutal, vers l'est de l'océan Pacifique (Amérique du Sud), des eaux de surface qui avaient été poussées par les alizés vers l'ouest (Australie). Cette masse d'eau chaude couvre alors le courant froid de Humboldt qui, d'ordinaire, remonte les sels nutritifs de l'Antarctique le long des côtes du Chili et du Pérou. Résultat : les sels nutritifs restent en profondeur, loin de la zone éclairée par donc le soleil où vivent les algues, qui ne peuvent pas les utiliser pour leur photosynthèse. Ce phénomène affecte l'ensemble de la circulation atmosphérique et océanique mondiale.
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