Avant de procéder à l’exposé d’une doctrine qui intéresse à un haut degré l’être humain, dans ses rapports avec Dieu et avec ses semblables, il m'a paru utile de présenter quelques explications relatives à l’apparition première de cet être sur la terre, et aux idées que, dès les temps les plus reculés, l’humanité s’est faites sur sa formation.
Il faut pour cela du travail, mais la destinée de l’homme n’est-elle pas de ne pouvoir rien posséder sans lui. Dieu a prodigué les richesses partout ; à nous de supprimer les obstacles qui nous en séparent. Si dans le jour le soleil nous donne la lumière et la chaleur, ce n’est qu’en traversant les entrailles de la terre que nous obtenons les matières possédant les suppléments de calorique qui nous sont nécessaires ; c’est par le travail que nous nous procurons l’éclairage des nuits ; le diamant ne prend son poli et son éclat qu’à force de labeurs ; l’instruction ne s’acquiert que par l’étude, et la moralité par la pratique constante des vertus.
Et maintenant si les communications ont leurs mensonges, c’est à nous à chercher à nous en défendre ; comme notre devoir sur la terre est de nous prémunir contre ceux de nos semblables qui cherchent à nous tromper, comme encore c’est notre tâche, pour ce que nous appelons fléaux, de conjurer ce qu’ils ont de mauvais ; de nous approprier ce qu’ils ont de bon.
C’est donc à mes successeurs qu’incombera la tâche d’introduire le spiritisme dans ces contrées où les idées religieuses, qui ne devraient engendrer que des frères, armèrent jadis les uns contre les autres les citoyens d’une même patrie, et les maintiennent encore aujourd’hui dans un état trop prolongé de préventive suspicion.