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Citation de enkidu_


L’éthique traditionnelle imagine un mécanisme selon lequel nos passions s’évanouiront d’elles-mêmes dès lors que l’esprit se tournera exclusivement vers Dieu. Ce mécanisme ressemble fort à une pétition de principe : le sexe, l’honneur et l’argent ne hanteront plus l’esprit parce que l’esprit n’y pensera plus. Mais surtout, ce dernier ne pourrait idéalement cesser d’y penser que s’il était en mesure d’abolir toute relation au corps : le mécanisme est mis en échec par la redéfinition de l’esprit comme « idée du corps ». Non seulement l’esprit continue nécessairement de forger les idées confuses des affections du corps pendant qu’il comprend les choses sous la catégorie de l’éternité ; mais souhaiter l’abolissement du corps serait souhaiter son propre anéantissement (…) la question n’est donc pas de fuir les passions mais d’avoir un pouvoir sur elles. Spinoza développe à cet égard deux idées : la première, d’esprit stoïcien bien qu’elle renvoie à une conception de la nécessité toute différente, est que « dans la mesure (quatenus) où l’esprit comprend toutes les choses comme nécessaires, il a sur les affects une puissance plus grande, autrement dit il en pâtit moins » ; la seconde est qu’ « un sentiment est… d’autant plus en notre pouvoir, et l’esprit en pâtit d’autant moins, qu’il nous est plus connu ». (pp. 208-209)
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