Françoise Frontisi-Ducroux

Le livre commence sur une introduction de l'auteur sur le sujet. Ensuite on suit toujours le même schéma : l'histoire d'un couple (dieu/déesse avec souvent un ou une mortelle) selon la mythologie et ce qu'elle signifie, puis plusieurs représentations de ce couple dans l'art avec des explications.



Ce livre est tout simplement magnifique ! Les illustrations sont à couper le souffle de beauté, il faut dire que la mythologie a su réunir les maîtres de tous les siècles : Titien, Guérin, Botticelli, Moreau, le Bernin, Rembrandt, Fragonard, Boucher, Rubens... Quelques pièces archéologiques composent aussi cette galerie.



Les explications sont très claires et mettent en avant la beauté des tableaux, les connaissances mythologiques des peintres mais aussi les libertés prisent avec les récits des poètes antiques. Tout m'a intéressée.



Je conseille ce livre à tout ceux qui aiment l'art et l'histoire, et même simplement les beaux-livres.

Ce livre est un memento de la mythologie relativement bien fait, c'est à dire ni trop simpliste, ni trop compliqué. C'est utile pour un lecteur comme moi désireux de mettre sa culture générale à niveau sans viser un niveau d'expertise universitaire.

Avant d'aborder la partie alphabétique proprement dit, le livre commence par une longue introduction d'une vingtaine de pages qui donne les bases incontournables pour bien comprendre de quoi on parle. L'auteur explique ce qu'est un mythe, à l'origine oral et anonyme, adapté à un contexte particulier. Il fait partie de la religion. Les mythes font l'objet de multiples variantes et leur fonction morale, même si elle souvent flexible et ambigüe, est rappelée. A la fin de cette partie, sont décrites la réception des mythes, leur utilisation et leur interprétation au cours du temps, jusqu'au XXème siècle avec la psychanalyse et C. Levi-Strauss.

Après cette entrée en matière, le livre donne un éclairage sur les acteurs et thèmes principaux de la mythologie, d'Achille jusqu'à Zeus évidemment.

Ce livre est une pure merveille pour celui qui s'intéresse à la mythologie. Art et mythes sont mis en relation.

Dédiant son livre à Paul Veyne, l'historienne, qui fut aussi proche de Jean-Pierre Vernant, élit principalement domicile dans Les Métamorphoses, poème d'Ovide, « vulgate » du genre.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..

Critique de Lauren Malka pour le Magazine Littéraire



Chez les Grecs, l'une des qualités essentielles de la femme, outre la tempérance, était l'adresse aux travaux de tissage. Aucune femme ne devait se risquer à quitter son panier à laine, son miroir ou sa quenouille sous peine de se voir renvoyée, comme Pénélope, dans ses pénates : « Rentre au logis, occupe-toi de tes travaux, de ton métier, de ta quenouille [...]. La parole est l'affaire des hommes. » Dans Ouvrages de dames, l'helléniste Françoise Frontisi-Ducroux revisite les grands mythes du métier à tisser. Elle rembobine la pelote déroulée de Thésée et analyse les revers d'Ariane, « trop amoureuse pour faire du tissage ». Elle accompagne ensuite les filages et défilages - aussi lucides que désabusés - de Pénélope. Elle suit la métamorphose de la fabuleuse tisserande Arachné d'Ovide, « la seule qui ait élevé au rang de création artistique le travail féminin de la laine ». Elle nous fait redécouvrir les mythes d'Hélène, de Philomèle et Procné, ou encore de la jeune Corinthienne qui aurait inventé la peinture. Au-delà de la mythologie féminine, c'est l'ardeur au travail des femmes (la philergia en grec) et les rapports de pouvoir entre les sexes dans la société virile de l'époque que l'auteur décrypte avec clairvoyance. Quelle était la valeur de cette activité singulière à l'époque ? Quelles sont les filiations, dans l'imaginaire collectif, entre les femmes d'aujourd'hui et ces héroïnes mythologiques ? L'ambiguïté du métier à tisser, à la fois empreint de noblesse et associé au désoeuvrement de la femme, éclaire un aspect complexe de la poésie grecque et croise les fils de questionnements étonnamment actuels.