Il est mort doucement, calmement, sereinement. Prêt, soulagé. Je n'avais déjà pas peur de la mort pour moi. Sa fin m'a rassérénée ; d'autant que je fais partie de ceux qui pensent qu'ils sauront décider de la date de leur départ. Mais il faut se méfier de ces décisions-là, car lui ne l'a pas fait quand il le pouvait : je l'ai tant redouté lorsque les portes de la musique lui étaient obstinément fermées. Je l'ai tant redouté mais je n'y pouvais rien car il y a plus de cinquante ans il avait dit : Quand je ne pourrai plus travailler, quand je serai sec, je partirai de chez nous... et je nagerai jusqu'à n'en plus pouvoir.