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Citation de Simonbothorel


Quelques citations/extraits du roman Le Messie de Dune (1969) de Frank Herbert (Édition Pocket, 2012) traduit de l’américain par Michel Demuth :

• « Nous savons que ce moment de suprême puissance portait en lui le germe de son anéantissement et nous ne pouvons en déduire qu’une chose : toute divination absolue et précise est mortelle. » (Muad’Dib. Une analyse historique, par Bronso d’Ix) p. 9.

• « La raison est la première victime de toute émotion violente » (Scytale) p. 16.

• « Sans doute sait-il lire la vérité, mais il est des mensonges plus faciles à croire que la vérité elle-même. » (Irulan en parlant de Paul) p. 16.

• « Nu, immobile, il était étrangement en harmonie avec ce monde qui était le sien : Dune, ce paradoxe, cette forteresse assiégée qui était le cœur du pouvoir. Mais n’était-ce pas le destin inéluctable du pouvoir que d’être assiégé ? » (à propos de Paul) p. 26-27.

• « Il sentit sa bouche devenir sèche. Pendant un instant, l’âcre fumée de désastres à venir emplit ses narines et il entendit une voix l’invitant à se retirer… se retirer… se retirer. Il y avait si longtemps que son regard de prophète sondait l’éternité, si longtemps qu’il captait des bribes de langages étrangers, si longtemps qu’il épiait les pierres, qu’il guettait une chair qui n’était pas la sienne. Depuis le jour où il avait en connaissance du but terrible auquel il était voué, il avait ainsi interrogé l’avenir, espérant y découvrir la paix. Il existait un moyen, cependant. Il le connaissait par cœur sans toutefois en connaître le cœur. Un avenir dont les instructions rigoureuses étaient : se retirer… se retirer… » (à propos de Paul) p. 31-32.

• « Cet avenir qui ne lui était accessible qu’au prix d’un effort qui suçait sa vie, que pourrait-il lui révéler, sinon le chagrin ? » (Sur les visions prescientes de Paul) p. 32.

• « Je suis une figure de proue. Lorsque l’on a fait de vous une divinité, il n’est plus possible au soi-disant dieu de refuser la divinité. […] Je n’ai jamais souhaité être un dieu. Je voulais seulement disparaître comme les gouttes de rosée au matin. Je voulais fuir les anges comme les damnés… seul… comme par erreur… » (Paul à Chani puis ses pensées) p. 37-38.

• « Il était étrange qu’ils éprouvent dans le même temps le même fardeau de responsabilité envers cet univers idolâtre et violent partagé entre ses moments d’extase tranquille et de mouvements sauvages. Devons-nous donc les protéger d’eux-mêmes ? Ils jouent avec le néant… avec des existences vides, des mots videos. Ils me demandent trop. Il avait la gorge serrée. Combien de moments perdrait-il encore ? Quels fils ? Quels rêves ? Cela valait-il le prix que lui avait révélé sa vision ? Qui poserait la question aux lointains habitants du futur ? Qui leur dirait : Sans Muad’Dib, vous ne seriez pas ici ? » (Paul en pensant à Alia puis à sa vie) p. 58.

• « Où était Duncan dans ce corps de chair ? Le véritable Idaho était étendu mort à jamais sur le sol d’une caverne d’Arrakis. En cet instant, seul son fantôme regardait par les yeux de métal du ghola. Dans ce revenant, cette imitation, deux êtres cohabitaient. L’un d’eux était une menace dont la nature et la puissance se dissimulaient derrière des voiles sans pareils. Fermant les yeux, Paul laissa des visions anciennes se glisser en son esprit, au sein d’une mer houleuse, où les essences de l’amour et de la haine se mêlaient, une mer d’où n’émergeait aucun rocher, aucun récif. Une lieu de chaos sans point fixe. » p. 78-79.

• « La vérité souffre trop d’être trop analysée. » (Ancienne maxime fremen) p. 80.

• « Certains, reprit Scytale, prétendent que les peuples s’en tiennent à un gouvernement impérial parce que l’espace est infini. Sans un symbole d’unité, ils seraient gagnés par une impression de solitude. Pour ceux qui sont seuls, l’Empereur constitue un lieu sûr défini. Ils peuvent se tourner vers lui et dire : « Le voici. Il est bien là. A lui seul, il est nous. » Peut-être, après tout, les religions obéissent-elles au même sentiment, Mon Seigneur. » (Scytale à Paul) p. 107.

• « L’un comme l’autre, vous avez appris à gouverner, dit-il. Vous avez été conditionnés pour une avidité extrême de puissance. On a infusé en vous une connaissance subtile des jeux de la politique ainsi qu’une profonde compréhension des rites et de la guerre. Des lois naturelles ? Quelles lois naturelles ? Celles qui disent que l’Histoire de l’humanité est hantée par le mythe ? Un fantôme la hante. Irréel, sans substance ! Votre Jihad est-il donc une lois naturelle ? » (Hayt/Duncan à Alia) p. 123.

• « Ah, silence ! cria Scytale. On ne peut arrêter une épidémie mentale. D’un être à l’autre, elle s’étend très vite sur des parsecs et des parsecs d’espace. Elle est contagieuse et dévastatrice. Elle frappe aux points faibles, là où sont relégués les fragments d’autres épidémies semblables. Qui pourrait l’arrêter ? Muad’Dib ne possède pas l’antidote. Et les racines de cette maladie plongent jusqu’au chaos… Quels ordres pourraient arriver jusque-là ? » (Scytale rétorquant à Edric que Paul ne pouvait arrêter le Jihad) p. 154.

• « Oh, les lois… dit-il. Il s’approcha de la fenêtre et écarta les rideaux. Qu’est-ce donc que la loi ? Un contrôle ? La loi filtre le chaos et laisser passer… quoi ? La sérénité ? La loi, notre idéal le plus élevé et notre premier fondement. Ne te penche pas trop sur la loi. Si tu le fais, tu découvriras les interprétations rationalisées, la casuistique légale, les précédents commodes. Et tu trouveras la sérénité, qui n’est jamais qu’une autre mot pour mort. » (Paul à Chani) p. 201.

• « Il fut troublé par ces paroles. Il n’en laissa rien transparaître sur son visage, aucun de ses muscles ne frémit… mais elle sut. La mémoire-vision le lui révéla. Pourtant, elle eut l’impression qu’une partie de la vision lui échappait, qu’elle aurait dû se rappeler autre chose à propos du futur. Il existait une autre perception qui ne s’exerça pas par les sens, quelque chose qui investissait l’esprit à partir de nulle part, tout comme la prescience. Quelque chose qui résidait dans les ombres du Temps… et qui était imprégné d’une infinie souffrance. L’émotion ! C’était cela… l’émotion ! Elle était apparue dans la vision, non directement, mais comme un produit à partir duquel elle pouvait devenir ce qui existait au-delà. Elle avait été possédée par l’émotion. La peur, le chagrin, l’amour… Ils étaient là dans sa vision, ressemblés en un corps unique, épidémique primordial et dominateur. » (Alia après avoir parlé avec Duncan/Hayt) p. 230.

• « Cela aussi est vrai. Mais mes mains sont bleuies par le temps. Je pense… je pense que j’ai essayé d’inventer la vie sans comprendre qu’elle avait déjà été inventée. » (Paul à Chani) p. 233.

• « Pas même un Empereur ne le pouvait. Il avait vécu une vie de possession, tenté de créer un univers à son image. Mais cet univers exultant jetait maintenant sur lui ses vagues silencieuses. Je crache sur Dune, se dit-il. Je lui donne mon eau ! Ce mythe qu’il avait façonné par des mouvements complexes, par l’imagination, l’amour et le clan de lune, par des prières plus anciennes qu’Adam, des falaises grises et des ombres écarlates, des lamentations, des fleuves de martyrs… ce mythe, sur quoi s’achevait-il ? Lorsque les vagues se seraient retirées, les plages du Temps, vides, lavées, n’offriraient plus que les grains brillants du souvenir… Etait-ce cela la genèse dorée de l’homme ? » (Paul au Sietch Tabr avant que Chani meurt) p. 241.

• « Le corps de Chani reposait au centre d’un cercle de lumière. Quelqu’un avait rajusté sa robe blanche pour cacher le sang de la naissance. Mais c’était de son visage dont il ne pouvait détacher sa vision. Ses traits immobiles étaient le miroir de l’éternité. Il se détourna mais la vision l’accompagna. Chani était partie… elle ne reviendrait jamais. L’air, l’univers étaient vides. Etait-ce donc là l’essence de la pénitence ? Se demanda-t-il. Il appelait les larmes mais elles ne venaient pas. Avait-il vécu trop longtemps en Fremen ? Cette mort exigeait son humidité. » (Paul devant le corps de Chani après son accouchement) p. 249.
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