Ces moments où il avait eu raison contre toute raison n’étaient pas ses meilleurs. Ils l’accablaient brièvement, comme s’il sentait peser sur lui le poids d’un don pernicieux offert à sa naissance par une fée Carabosse devenue gâteuse et qui aurait, au-dessus de son berceau, prononcé ces paroles : « Puisque vous ne m’avez pas conviée à ce baptême – ce qui n’avait rien de surprenant, vu que ses parents, pauvres comme Job, avaient fêté seuls sa naissance au fond des Pyrénées en l’enroulant dans une bonne couverture – puisque vous ne m’avez pas conviée à ce baptême, je fais don à cet enfant de pressentir le merdier là où les autres ne l’ont pas encore vu. » Ou quelque chose comme ça, en mieux dit, car la fée Carabosse n’était pas la dernière des illettrées ni un grossier personnage, en aucun cas.