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Citation de GabrielKevlec


Enveloppés dans la nuit, nous n’étions plus que deux souffles dans le noir. La lutte était finie. Nos corps terrassés ont retrouvé leur lourdeur naturelle. On est restés immobiles sur le matelas, piégés sous le voile. Nos cerveaux flottaient dans un bain de molécules magiques, les douces endorphines. Des paillettes en intraveineuse. Les points de lumière continuaient de glisser sur nos contours qui ruisselaient légèrement. On a flotté longtemps dans les lueurs opalines d’après l’amour. Le temps, lui, semblait encore suspendu pour un moment. Très vite, nos dards encore déployés retrouveraient leur forme originelle. La fête était finie pour un temps. Pour l’heure, nos membres revêtaient une allure marmoréenne. Sculpturale. Photographique.
J’avais la conviction que je m’endormirai dans la minute : l’amour sachant assurément mener les garçons vers des rivages plus tranquilles et veloutés. J’avais envie de me lever pour aller m’accouder à la fenêtre et voir le monde endormi mais on ne peut plus vivant, vibrant de toutes parts, pour m’imprégner de ce qui venait d’être accompli. Mon corps décida d’ignorer ma tête. Je suis resté planté dans le lit, pas plus grand qu’une barque il y a quelques minutes, désormais aussi large qu’un boulevard. Je me suis mis à repenser au monde qu’on avait été et à celui qui nous séparait à présent. Entre nos deux corps, un grand mur de silence.
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