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4.32/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1964
Biographie :

Frédéric Pie est diplômé de l'ESC Toulouse (1985-1988).

Fondateur d’une entreprise de high-tech, père divorcé de deux grands enfants, il mène une vie bien établie, citadine et confortable, quand, à 52 ans, il décide en quelques semaines de vendre tous ses biens : son appartement, son entreprise, ses meubles...

En 2018, il part autour du monde avec une idée: prendre le temps de découvrir et d'écrire. Au fil des kilomètres, en voiture, en bus, en moto, l'écrivain prend le dessus sur le voyageur.

Pendant presque trois ans, il a parcouru l’Océanie et l’Amérique du Sud accompagné de ses auteurs préférés, de bons cigares et d’un ordinateur portable.

Ce sont ces trois années de voyage qu’il raconte dans "Libre. Écrire sur les chemins du monde" (2021).

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Source : www.tripedia.fr
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Aucune maison ni de meuble, la boule à zéro, plus de revenu,
un ventre qui me précède de dix minutes à chaque rendez-vous et
une santé qui ne tient que par l’absorption quotidienne de Bourgogne
comme analgésique;-)
Il y a vraiment de quoi être optimiste pour un type enfin adulte… (...)
à bien regarder mon comportement, j’ai certainement renoncé à l’âge
adulte, j’ai tourné autour du rond-point des cinquante-quatre ans et
suis reparti d’où je venais, vers l’adolescence immature, l’irresponsabilité
enfantine, la légèreté juvénile qu’on ne trouve plus que dans les
cours d’école ou les coeurs de bohème. Retour vers l’envoyeur, sur les
bancs de l’école de la vie. Devenir adulte, quelle horrible perspective.
(...)Le premier baiser, les mains maladroites, les premiers mots doux,
le coeur qui s’emballe, la vie c’est un seul prénom qu’on grave sur le
tronc d’un arbre pour l’éternité. Même si « amour… toujours » est la
plus belle rime, on n’aura pas le temps de graver toute la forêt, ni de
composer un poème éternel. (...) C’est à cinquante-quatre ans, quand
on devient adulte, que l’on comprend définitivement que « toujours »
est une plante qui ne pousse pas. Que la notion de durée est finalement
si peu de chose, une illusion, comme une béquille au bonheur, un faux
nez pour amuser la galerie, pour donner de l’élan vers l’avenir et rendre
la vie plus rassurante.
Alors, si on ne l’a pas compris avant, c’est à cet âge que l’on apprend
que « amour » ne rime pas du tout avec toujours. Ils sont même aux antipodes
dans le dictionnaire et dans l’existence. Je croise tous les jours
des couples qui ont misé sur le mot « toujours ». Tous leurs espoirs sur
un seul numéro et trente-six fois la mise en termes d’ennui, de compromission,
de lâcheté quotidienne. J’en croise parfois, plus rarement,
qui semblent illuminés par le mot « amour ». Je les aime bien, ils ont
l’air joyeux, ils ressemblent à une aube, à un pinson se posant sur le
rebord de la chaise pour faire un brin de conversation et ne pas perdre
une miette de notre déjeuner. Ils sont comme la mangue qui explose
nos papilles quand elle est juteuse, mûre et généreuse. J’ai envie de leur
crier d’en profiter, de se pourlécher les babines, de faire de cet amour
funambule leur oeuvre, même éphémère, tant que ça dure. Vivre dans
l’incendie plutôt que de s’endormir au coin des braises.
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Étant d’une famille restreinte qui fut peu portée sur les effusions affectives,
où les mots d’amour étaient tus et les gestes de tendresse retenus,
j’éprouve l’envie de tout savoir d’elle, son histoire, mon histoire racontée
dans sa propre voix, avec ses mots de mère si peu maternelle. Comprendre
les raisons de cette avarice de sentiments que fut mon enfance,
où l’amour ne se montrait pas, m’obligeant à compenser ce besoin légitime
d’être aimé, en allant le chercher auprès de l’amitié débridée, dans
le regard accueillant des femmes, dans la conquête d’inconnus que je
m’efforçais de convaincre, transformant ce manque d’amour palpable en
volonté de réussite, quelle qu’elle soit.
Après plus de cinquante ans d’existence, on finit par s’assagir. L’idée de
la provenance prend le pas sur l’obsession du devenir. L’issue inéluctable
de la mort rend précieuse la compréhension des origines et les conditions
de sa naissance, comme un vieil arbre satisfait de sa frondaison, n’ignorant
plus rien de son ramage, qui se pencherait enfin sur ses racines, si
essentielles pour comprendre comment il a pu résister à tant de tempêtes
et pourquoi il est allé ensemencer le lointain à la recherche de lui-même.
Au beau milieu de ma vie faite de distanciation familiale, j’éprouve
le besoin de rapprochement et de vivre cette relation privilégiée que
m’enseignent tous les peuples d’Amérique Latine. Dans tous ces pays
traversés, je n’ai jamais rencontré une seule personne, quels que soient
sa condition, son âge ou son rang social qui ait employé le terme de mère
(madre). Toutes, en revanche, employaient ce si joli mot qui me fut étranger
durant un demi-siècle : « Mi Mama » !
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Leticia, est une ville frontière située à l’extrême sud de la Colombie
qui ouvre sur trois pays. Cette particularité, en plus du fait qu’elle se situe en pleine Amazonie et qu’elle porte un prénom d’esthéticienne, suffit
à m’attirer pour explorer cette contrée du bout du monde. (...)
Ce qui frappe d’emblée c’est la beauté des habitants. Issus essentiellement
du peuple indigène, c’est-à-dire des Indiens. Les visages sont splendides,
racés, harmonieux et fiers. La plupart des gens que l’on croise,
qu’ils aient échoué ici depuis des générations ou viennent de débarquer
en pirogue d’une contrée éloignée, n’ont pas grand-chose pour subvenir,
à l’échelle des richesses occidentales. Mais on y croise plus de princes,
de reines ou de déesses au mètre carré que nulle part ailleurs sur la planète.
Les paysages sont les gens. La beauté n’est pas géographique, elle
est faciale. Et quelle allure ! Quel port de tête, quelle fierté exprimée dans
les regards. D’ailleurs, c’est simple, ils ne vous regardent pas. On se croirait
à Paris.
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C'est dans la tribu des Positifs que l'on trouve les gens les plus vivants, les insatiables, les aventuriers, les festifs et les poètes. Ceux que Jean de la Fontaine appelait les cigales. On les dit dépensiers mais ils ne font que s'investir corps et âme, dans tout ce qui constitue le plaisir de vivre, dans la fraternité, la générosité, le partage. On pense qu'ils ne pensent qu'à chanter ou à danser, sans penser au lendemain et aux jours de disette. Mais, ils ne vivent pas dans la crainte de l'hiver. Ils vivent l'instant présent, la transcendance d'un lieu, la vibration infinie d'une rencontre. Ils dilapident, sans doute, mais sont sont riches de la fierté de ne pas amonceler.
Les positifs s'envolent avec le verbe "être" alors que la tribu des négatifs est plombée par le verbe "avoir".
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