Un bon maintien est l'ennemi des airs pédants, brusques bu légers, et aussi de tout ce qui sent la nonchalance ou la mollesse. Il doit être ferme sans raideur, gracieux sans afféterie, aisé sans arrogance, modeste sans timidité. Plus il est naturel, plus il est convenable; l'affectation est toujours un défaut.
La politesse est avant tout une science pratique; elle s'apprend un peu dans les livres et beaucoup par la fréquentation des gens bien élevés. Elle se transmet, comme par tradition, dans la bonne société; c'est là qu'il faut aller la chercher.
L'ordre a une place pour chaque chose et met chaque chose à sa place. Cette précieuse qualité influe sur toute l'existence. Elle constitue une économie de temps et d'argent, et contribue à mettre un peu de méthode dans l'esprit.
Les yeux sont le miroir de l'âme, les fidèles interprètes du cœur. Ceux qui sont habiles à dissimuler ne parviennent pas toujours à cacher l'expression naturelle de leurs yeux.
Le maintien est l'ensemble des diverses attitudes que prend le corps; il caractérise une personne et la fait juger plus ou moins favorablement. C'est un indice presque certain de bonne ou de mauvaise éducation, le résumé de plusieurs qualités naturelles ou acquises.
L'homme poli se montre bon pour tous ; il évite de faire de la peine et cherche à faire plaisir. Il est digne sans hauteur, réservé sans taciturnité, gracieux sans afféterie; ses manières sont affables, et son langage distingué.
Plus un peuple est civilisé, plus il est poli. C'est au temps de Périclès qu'on entendait, dans les temples d'Athènes, cette belle prière : Accordez-nous de ne rien dire que d'agréable, de ne rien faire qui ne plaise.
On est souvent étonné de trouver chez les habitants des campagnes un tact exquis, un parfait sentiment des convenances. Quoique peu instruits, ils sont aimables, parce qu'ils pratiquent la charité, qui les rend modestes, indulgents et bienveillants. Dans les montagnards, dit saint François de Saies, j'ai souvent rencontré cette bonne et merveilleuse simplicité qui fait la parfaite politesse, que le monde, tout poli qu'il est, ne connaît pas toujours.
La politesse peut être définie : Une application délicate et attentive à témoigner à tous, par notre conduite extérieure, notre estime et notre bienveillance.
Un jeune homme bien élevé ne se renverse pas nonchalamment sur son siège et ne croise pas les jambes, surtout en présence d'un supérieur. Il évite avec soin tout ce qui sent la mollesse, le laisser-aller, comme de s'accouder sur le bras d'un fauteuil en soutenant sa tête, d'accrocher un bras au dossier de sa chaise, de prendre un de ses genoux dans ses mains, etc.