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Citation de enkidu_


Les animaux qui reflètent la qualité de bonté en sanscrit (sattwa) sont statiques et pacifiques : le taureau des Indes, avec son dos accidenté et ses cornes en demi-cercle, évoque des cimes neigeuses sur lesquelles se lève le disque solaire; la beauté de ses yeux ajoute à cette image une sorte de douceur contemplative. Le mouton, la colombe, le cygne, sont autant d’animaux quasiment paradisiaques, par leur caractère d’innocence et de paix; la couleur blanche ajoute une qualité de pureté céleste.

Le bison et le chameau incarnent la montagne, mais plutôt l’aspect « terre » de celle-ci : le bison l’aspect massif, terrible, hostile, et le chameau l’aspect patient, contemplatif, sacerdotal. L’ours, lui aussi, manifeste un aspect de la « terre », dans ce qu’elle a de lourd et de sournois.

Les animaux à symbolisme dynamique (rajas) incarnent un aspect céleste terrible, mais aussi, sur un plan inférieur, un aspect passionnel : le tigre, c’est le feu cosmique dans toute sa rage et sa splendeur; comme le feu, il est terrible et pur. Le lion est solaire : l’aspect passionnel se trouve neutralisé ici par une sorte de sérénité royale; comme l’aigle qui manifeste dans son ordre le principe de la foudre, la révélation, le lion exprime à sa manière la force de l’esprit.

Les espèces animales les plus inférieures, celles qui nous répugnent, manifestent le plus directement la qualité d’ignorance (tamas); elles nous sont désagréables parce qu’elles sont de la « matière vivante » ou a consciente », alors que la loi de la matière est précisément l’inconscience. Les singes nous choquent pour la raison inverse, c’est-à-dire parce qu’ils sont comme des hommes dépourvus de la conscience centrale qui caractérise le genre humain; ils sont, non de la « matière consciente », mais de la conscience décentralisée, dissipée. D’autre part, il est des animaux supérieurs à forme « spirituelle » inférieure, et inversement : l’homme n’aime ni les porcs ni les hyènes, mais il n’éprouve aucune antipathie pour des insectes tels que les abeilles, les papillons ou les coccinelles. (pp. 61-62)
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