Fulcran Teisserenc

J'allais mettre deux étoiles mais le dernier chapitre m'incite à n'en mettre qu'une. C'est que l'auteur ne cesse de chercher absolument un sens nécessairement positif à tout le dialogue de Platon sans jamais supposer qu'il puisse être jamais ironique ou subversif. On arrive à des interrogations faussement naïves et à des explications scabreuses sous prétexte de l'évidence ou du bon sens au milieu de litanies complexes et des plus détaillées pour justifier ceci ou cela, marquant une certaine instabilité du propos.



A l'inverse, des intrigues qui naissent naturellement à la lecture et sautent aux yeux sont complètement tues comme si elles n'existaient pas. Tout le commentaire a décidé par avance d'être très sérieux et très véridique, si bien que le rapport direct au texte et ce qu'il peut comporter de vie (il s'agit tout de même d'un dialogue) disparaît complètement au profit d'un sens intégré dans le texte et qu'il faudrait absolument extraire (mais pour quelle raison Platon aurait-il été si confus ?).



Mais surtout, on ne comprend plus rien au texte de Platon après avoir lu celui-ci.Il semble que tout soit critiqué sous l'angle de l'ontologie, de la nature, ce qui me paraît, néophyte que je suis, tout à fait à l'opposé des thèses platoniciennes. Heureusement, une phrase permet de douter que l'auteur ait tout à fait cru dans ses propos ; il introduit en effet le dernier paragraphe ainsi : "Le philosophe, si c'est à lui qu'il faut donner le dernier mot au terme de cette quête, se soumet...", ce qui laisse supposer que l'auteur ne s'affranchit pas de reconnaître avoir pu jouer au sophiste dans son essai. Et c'est bien l'impression qu'il laisse en effet.