Gabrielle Hecht

Un essai très intéressant qui aborde le nucléaire sous l'angle inédit de l'identité nationale : quels sont les enjeux du nucléaire pour un pays ? Quels sont les avantages et les inconvénients de cette source d'énergie ? comment sert-elle le politique. Voici toutes les questions, entre autres, posées par cet essai, publié aux éditions Amsterdam, dense et bien documenté.

Il aborde ainsi un concept que je ne connaissais pas : la technopolitique, c'est-à-dire comment des solutions techniques peuvent servir des objectifs politiques, économiques et financiers. Le nucléaire en est l'exemple par excellence. Ce qui m'a semblé intéressant c'est la réflexion finale de l'auteur : malgré toutes les oppositions, la technologie nucléaire reste une composante fondamentale de l'identité nationale française.

Un essai un peu ardu mais intéressant à découvrir.
Lien : http://missbouquinaix.com

Dans un continent perçu comme sous-équipé, les milliers de mineurs irradiés attestent bien d'une activité nucléaire. Une historienne a mené l'enquête.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..

Après la seconde guerre mondiale, la France n'est plus que l'ombre du grand pays qu'elle a été. Pour redresser son image, pour retrouver une place au milieu des grands pays, la France va miser sur la science, la technique. De Gaulle va accentuer l'importance de la technique et de la recherche scientifique et ainsi le nucléaire va permettre à la France de "rayonner" à nouveau.

Gabrielle Hecht va nous montrer que le nucléaire va être utilisé au service de l'identité nationale.

Tout est liée. La technique est liée au politique (on parle de techno-politique), à l'économique au social et même au culturel, que ce soit les choix techniques du graphique-gaz, les deux institutions que sont le Commissariat à l'énergie atomique et Électricité de France, la recherche du plutonium militaire ou la création du mégawattheure.

Gabrielle Hecht nous amène aussi à la découverte des ces personnes, ingénieurs, techniciens, ouvriers, syndicalistes mais aussi de ces personnes qui vivent auprès des centrales nucléaires. Elle nous renseigne sur la vision qu'ils avaient de ce nucléaire. Au Nord du pays, à la fois un sentiment de fierté mélangé avec l'espoir d'un avenir retrouvé (ainsi, la boule métallique du réacteur de Chinon apparaît sur des étiquettes de vins de Touraine). Les choses se passent en revanche moins bien dans le Sud, plus réfractaire et plus inquiet face à cette nouvelle et puissante énergie.

Puis, les réacteurs graphite-gaz sont abandonnés au profit des réacteurs à eau légère des américains et la France bascule vers le tout nucléaire.

Il a fallu que ce soit une chercheuse américaine qui nous délivre ce message. le nucléaire a été voulu, désiré et attendu dans notre pays. Il est à l'origine du redressement de la France et sûrement aussi de la cohésion de ses habitants qui avait été mis à mal pendant la seconde guerre mondiale entre collaborateurs et résistants.

Le style est parfois un peu alambiqué mais le ton de Gabrielle Hecht est juste. Après avoir fermé ce livre, je me pose des questions. Et maintenant ? Alors que la situation économique de la France est difficile, ne faut-il pas revenir vers la technique ? le nucléaire a permis de garder la France la tête hors de l'eau, une autre technique n'est-elle pas capable d'en faire autant ?

Un livre très intéressant sur le sujet du nucléaire français. Bien détaillé depuis ses origines, malgré quelques termes techniques complexes, la lecture reste fluide et claire à comprendre. Ayant un point de vue assez tranché sur la question j'ai apprécie le coté neutre de l'écriture. Les anecdotes historiques, le fonctionnement du CEA, l'intérêt d'EDF dans l'aventure à su attiser une forte curiosité pour le sujet. Dommage que les annotations se trouvent en fin de livre plutôt qu'en bas de page, cela est assez désagréable à la lecture mais c'est un avis personnel.

Extrêmement bien renseigné et riches en informations, graphiques, photographies et cartes, Uranium africain, une histoire globale réussit le pari de présenter une étude objective sur le sujet très sensible et stratégique que fut (et est toujours!) durant la Guerre froide.

Cette objectivité permet donc de passer outre des narrations parfois trop américaine ou française sur le nucléaire et sur sa nécessité.



Loin de ne se concentrer uniquement sur le matériau et sa provenance, Gabrielle Hecht dresse un tableau des principaux pays producteurs d'uranium, des explorateurs et des producteurs, des acheteurs, mais aussi des cartels qui s'unirent pour tenter de fixer un prix ou d'en contrôler la production et la distribution sur le marché. Le fil historique permet aussi de lier uranium et indépendances africaines, colonialisme et paternalisme, ou encore apartheid, non-alignés et traité de non prolifération nucléaire.



En présentant la manière dont l'uranium fut extrait et les conditions d'exploitation propres à chaque pays, mais aussi les recherches faites sur un matériau aux propriétés finalement peu connues, voire reconnues différemment selon le pays, l'auteur offre une vision claire et transversale de l'ensemble des problématiques liées à l'uranium.



On notera les études plus poussées sur le Gabon, le Niger, la Namibie et Madagascar.



Malgré un ouvrage dense, on ne s'ennuie pas, et l'on ne tombe pas dans un discours trop scientifique pour un néophyte : un exposé réussi !

Au fil d’une enquête passionnante, l’historienne Gabrielle Hecht montre comment le statut de l’uranium et des travailleurs qui l’extraient a évolué au gré des controverses scientifiques et des luttes politiques.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..