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Citation de Mimimelie


De pitié, Pierre s'était arrêté, laissant s'abreuver le caribou dont il connaissait, par sa propre soif, la soif intolérable. Puis il se ressaisit, bondit, frappa le cou ployé.
Les yeux du caribou écroulé se tournèrent vers lui, le fixèrent avec une détresse vivante encore, infiniment résignée, puis s'obscurcirent. Alors, transi de froid, Pierre se laissa glisser près du caribou mort qui doucement commença à le réchauffer.
L'aube parut. L'intensité de sa faim ranima Pierre.
Mais quelques heures plus tard, lorsque, l'animal dépecé, un morceau cuit sur un feu vite fait, Pierre porta à sa bouche un peu de cette viande à vrai dire coriace, il eut un haut-le-cœur, s'efforça d'avaler et, subitement, se mit à pleurer. La souffrance des bêtes lui apparaissait infinie, horrible, à jamais inacceptable.
Il voyait des visons ronger leur patte meurtrie par le piège, des chiens hurler leur faim atroce, le regard du caribou mourant. Il mangeait et pleurait - pleurait sur cette création, son inimaginable dureté.
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