Sergueï connaît bien ce moment du trajet, c’est ce qu’il appelle le « creux ». Chacun attend la fin du voyage, il y a de l’impatience, de l’énervement dû au confinement, à l’exiguïté des lieux, on tourne en rond, on manque d’exercice, on soupire, on guette le moindre événement, on s’emmerde. Il fait chaud, ça sent la nourriture et la transpiration, tout le monde a hâte d’arriver. L’euphorie du départ est passée, tout comme l’installation, la nouveauté des lieux, le plaisir des dîners. Il n’y a plus rien à découvrir, on a lu, écouté de la musique, bavardé, photographié, mangé, bu plus que de raison. Maintenant il faut arriver.
[Chapitre X]