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Citation de Cancie


Mon père qui brave les sommets, te voilà nu, démuni dans l’obscurité qui avance, te voilà devenu un vieil homme fragile, et toi qui fus si difficile à aimer, je voudrais te prendre dans mes bras et repousser les forces de l’oubli qui ont posé leurs serres sur toi. Mais c’est impossible, nous le savons bien. Le crépuscule descend, et je voudrais tenir ta main. Tu vois, ta mémoire s’effiloche comme ces écharpes de brume accrochées à ta montagne au matin froid, cet insaisissable duvet qui s’efface à la montée du jour en emportant les couleurs de ta mémoire. C’est une eau qui ruisselle et que tu ne peux retenir, un torrent qui gonfle et pousse devant lui tout ce que tu ne peux plus agripper, le nom des choses, l’instant à peine passé, je sais que tu trembles, mon père, et je tremble avec toi devant tout ce qui chavire et qui sombre. Des planètes qui s’éloignent jusqu’à se fondre dans une nuit sans lumière qui t’appelle. En toi les mots chutent et se fissurent, les visages s’évanouissent, le temps se décolore, tu sais ta déroute et tu sais qu’elle est sans retour.
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