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Citations de Gaston Couté (30)


Gaston Couté
Sur la grand’route

Nous sommes les crève-de-faim
Les va-nu-pieds du grand chemin
Ceux qu’on nomme les sans-patrie
Et qui vont traînant leur boulet
D’infortunes toute la vie,
Ceux dont on médit sans pitié
Et que sans connaître on redoute
Sur la grand’route.

Nous sommes nés on ne sait où
Dans le fossé, un peu partout,
Nous n’avons ni père, ni mère,
Notre seul frère est le chagrin
Notre maîtresse est la misère
Qui, jalouse jusqu’à la fin
Nous suit, nous guette et nous écoute
Sur la grand’route.

Nous ne connaissons point les pleurs
Nos âmes sont vides, nos coeurs
Sont secs comme les feuilles mortes.
Nous allons mendier notre pain
C’est dur d’aller (nous refroidir) aux portes.
Mais hélas ! lorsque l’on a faim
Il faut manger, coûte que coûte,
Sur la grand’route.

L’hiver, d’aucuns de nous iront
Dormir dans le fossé profond
Sous la pluie de neige qui tombe.
Ce fossé-là leur servira
D’auberge, de lit et de tombe
Car au jour on les trouvera
Tout bleus de froid et morts sans doute
Sur la grand’route.
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Gaston Couté
LES OIES INQUIÈTES



Extrait 2

Les flocons pâles de Noël
– Papillons de l’Hiver qui trône –
Comme des présages cruels
S’agitent devant leur bec jaune,
Et, sous leur plume, un frisson court
Qui, jusque dans leur chair se coule.
L’heure n’est guère aux calembours,
Mais les oies ont la chair de poule.

Crrr !… De grands cris montent parmi
L’aube de Noël qui rougeoie
Comme une Saint-Barthélemy
Ensanglantée du sang des oies ;
Et, maintenant qu’aux poulaillers
Les hommes ont fini leurs crimes,
Les femmes sur leurs devanciers
Dépouillent les corps des victimes.
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Gaston Couté
La Chanson des fusils


Nous étions fiers d’avoir vingt ans
Pour offrir aux glèbes augustes
La foi de nos cœurs éclatants
Et l’ardeur de nos bras robustes ;
Mais voilà qu’on nous fait quitter
Notre clair sillon de bonté
Pour nous mettre en ces enclos ternes
Que l’on appelle des « casernes » :

En nos mains de semeurs de blé
Dont on voyait hier voler
Les gestes d’amour sur la plaine,
En nos mains de semeurs de blé
On a mis des outils de haine...
Ô fusils qu’on nous mit en mains,
Fusils, qui tuerez-vous demain ?

Notre front qui ne s’est baissé
Encor que par devant la terre
Bouge, en sentant, sur lui peser
La discipline militaire ;
Mais s’il bouge trop, notre front !
Combien d’entre nous tomberont
Par un matin de fusillade
Sous les balles des camarades ?

Nos yeux regardent sans courroux
Les gâs dont les tendresses neuves
S’essaiment en gais rendez-vous
Là-bas, sur l’autre bord du fleuve ;
Mais un jour de soleil sanglant
Ah ! combien de pauvres galants
Ayant un cœur pareil au nôtre
Coucherons-nous dans les épeautres ?...

Nous trinquons dans les vieux faubourgs
Avec nos frères des usines :
Mais si la grève éclate un jour
Il faudra qu’on les assassine !
Hélas ! combien les travailleurs
Auront-ils à compter des leurs
Sur les pavés rougis des villes
Après nos charges imbéciles ?...

Mais, en nos âmes de vingt ans,
Gronde une révolte unanime :
Nous ne voulons pas plus longtemps
Être des tâcherons du crime !
Pourtant, s’il faut encore avant
De jeter nos armes au vent
Lâcher leur décharge terrible,

Nous avons fait choix de nos cibles :
En nos mains de semeurs de blé
Dont on voyait hier voler
Les gestes d’amour sur la plaine,
En nos mains de semeurs de blé
Puisqu’on vous tient, fusils de haine !...
Tuez ! s’il faut tuer demain,
Ceux qui vous ont mis en nos mains !...
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Gaston Couté
Les Cailloux


Lorsque nous passions sur le bord du fleuve
Au temps où l’Amour murmurait pour nous
Sa chanson si frêle encore et si neuve,
Et si douce alors en les soirs si doux
Sans songer à rien, trouvant ça très drôle,
De la berge en fleurs où mourait le flot,
Comme des gamins au sortir d’école,
Nous jetions tous deux des cailloux dans l’eau.

Mais j’ai vite appris le couplet qui pleure
Dans la chanson douce en les soirs si doux
Et connu le trouble angoissant de l’heure
Quand tu ne vins plus à mes rendez-vous ;
En vain vers ton cœur monta ma prière
Que lui murmurait mon cœur en sanglots
Car ton cœur était dur comme une pierre
Comme les cailloux qu’on jetait à l’eau.

Je suis revenu sur le bord du fleuve,
Et la berge en fleurs qui nous vit tous deux
Me voit seul, meurtri, plié sous l’épreuve,
Gravir son chemin de croix douloureux.
Et, me souvenant des clairs soirs de joie
Où nos cailloux blancs roulaient dans le flot,
Je songe que c’est ton cœur que je noie
À chaque caillou que je jette à l’eau.
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Loin du pays, dans la tourmente
Hurlante et folle de Paris,
Où ma pauvre âme se lamente
Un bonheur tantôt m'a surpris!
Des paroles fraîches et gaies
Ont apaisé mes noirs émois:
J'ai croisé des gens qui causaient
Mon patois...
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Gaston Couté
Les trois chansons du carillon

A M. Bertrand, pour le remercier de l’accueil tout…
évangélique qu’il m’a fait dans ses bureaux du Patriote.

Quand les nouveau-nés, en leurs langes
Dorment sur les bras des marraines
Tels, de doux et blonds petits anges
Tombés des étoiles sereines
Digue digue dig, digue digue don !
Chante aux enfançons le grand carillon
Digue digue dig, digue digue don !
Pour qu’on vous baptise
Casquez, casquez donc !…

Quand sous les cieux des épousailles
Où le soleil d’amour scintille,
S’envolent des coeurs, les grisailles
Et s’en va le gars vers la fille.
Digue digue dig, digue digue don !
Chante aux amoureux le grand carillon
Digue digue dig, digue digue don !
Pour qu’on vous marie
Casquez, casquez donc ! …

Quand s’éteignent comme des cierges,
Les grands-pères et les grand’mères
Et que gisent, emmi les serges
Des linceuls, leurs corps éphémères.
Digue digue dig, digue digue don !
Chante aux trépassés le grand carillon
Digue digue dig, digue digue don !
Pour qu’on vous enterre
Casquez, casquez donc !…
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Gaston Couté
La rose de l’absent

Légende du Moyen Age

Le beau chevalier était à la guerre…
Le beau chevalier avait dit adieu
A sa dame aimée, Anne de Beaucaire
Aux yeux plus profonds que le grand ciel bleu.

Le beau chevalier, à genoux près d’elle,
Avait soupiré, lui baisant la main :
» Je suis tout à vous ! soyez-moi fidèle ;
A bientôt !… je vais me mettre en chemin. »

Anne répondit avec un sourire :
» Toujours, sur le Christ ! je vous aimerai,
Emportez mon coeur ! allez, mon beau sire,
Il vous appartient tant que je vivrai. »

Alors, le vaillant, tendant à sa dame
Une rose blanche en gage d’amour,
S’en était allé près de l’oriflamme
De son Suzerain, duc de Rocamour.

Le beau chevalier était à la guerre…
Anne, la perfide aux yeux de velours,
Foulant son naÏf serment de naguère,
Reniait celui qui l’aimait toujours ;

Et, sa blanche main dans les boucles folles
D’un page mignard, elle murmurait
Doucement, tout bas, de tendres paroles
A l’éphèbe blond qui s’abandonnait.

Mais, soudain, voulant respirer la rose
Du fier paladin oublié depuis,
Elle eut peur et vit perler quelque chose
De brillant avec des tons de rubis.

Cela s’étendait en tache rougeâtre
Sur la fleur soyeuse aux pétales blancs
Comme ceux des lis et comme l’albâtre…
La rose échappa de ses doigts tremblants ;

La rose roula tristement par terre…
Une voix alors sortit de son coeur ;
Cette voix était la voix du mystère,
La voix du reproche et de la douleur.

» Il est mort, méchante, il est mort en brave !
Et songeant à toi, le beau chevalier ;
Son âme est au ciel, chez le bon Dieu grave
Et doux, où jamais tu n’iras veiller ;

Où tu n’iras pas, même une seconde,
Car ta lèvre doit éternellement
Souffrir et brûler, par dans l’autre monde,
Au feu des baisers d’un démon méchant… »

Et la voix se tut sous le coup du charme,
La fleur se flétrit, Anne, se baissant
N’aperçut plus rien, plus rien qu’une larme
Avec une goutte épaisse de sang.
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Gaston Couté
A mon ami Abel Renault.

Le soir, quand paraît la première étoile,
Les coeurs de tous ceux qui sont morts d'amour
Viennent vers la terre et fendent le voile
Qui les cache aux yeux des vivants, le jour.
Alors, dans la nuit brune et fantastique,
Leur sang meurtri pleut et retombe en pleurs
Sur l'herbe, troublant la mélancolique
Chanson de sanglots du vent dans les fleurs.

Et les coeurs en peine, et les pauvres coeurs
Dansent dans les airs la valse mystique !...

Ils accourent tous !... le coeur du poète
Et de son amante aux yeux langoureux,
Le coeur de l'éphèbe à la blonde tête,
Le coeur torturé des vieux amoureux,
Le coeur de la vierge aimante et pudique,
Le coeur de la femme aux baisers trompeurs,
Ils accourent tous !... pris d'un nostalgique
Besoin de revoir le val des douleurs.

Et les coeurs en peine, et les pauvres coeurs
Dansent dans les airs la valse mystique ! ...

Ils tournent noyés dans des flots d'extase,
Parmi des parfums lourds et capiteux
Tandis que la lune au front de topaze
Etincelle au fond du ciel nébuleux ;
Et leur tourbillon noir et magnétique
Poursuit son chemin, semant des lueurs
D'or en fusion dans la magnifique
Splendeur de l'espace aux vagues pâleurs.

Et les coeurs en peine, et les pauvres coeurs
Dansent dans les airs la valse mystique !...

Mais, sitôt que perce un clair rayon d'aube
Et qu'un chant d'oiseau bruit dans le vallon,
Leur essaim léger au loin se dérobe
Et plus rien !... alors, plaintifs, ils s'en vont,
Pour rentrer, passer sous le grand portique
D'azur diaphane enlacé de fleurs
D'opale où le Dieu calme et pacifique
Dénombre, un par un, le troupeau des coeurs.

Et le lendemain, tous les pauvres coeurs
Reviennent danser la valse mystique.

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Gaston Couté
NOËL DE LA FEMME QUI VA AVOIR UN PETIOT ET QUI A FAIT UNE MAUVAISE ANNEE



Les cloches essèment au vent
La joi’ de leur carillonnée,
Qui vient me surprendre, rêvant,
Dans le coin de ma cheminée ;
Noël ! Noël ! c’est aujourd’hui
Que Jésus vint sur sa litière,
Noël ! mon ventre a tressailli
Sous les plis de ma devantière.

O toi qui vas, dans mon sabot,
Me descendre, avec un petiot,
De la misère et de la peine,
Noël ! Noël ! si ça se peut
Attends encore ! Attends un peu ! …
Attends jusqu’à l’année prochaine !

Noël ! Noël !cette anné’-ci
Le froid tua les blés en germe,
Tous nos ceps ont été roussis ;
Le « jeteux d’sorts », sur notre ferme,
A lancé son regard mauvais
Qui fait que sont « péri’s » mes bêtes,
Que mes pigeons se sont sauvés
Et que mon homme perd la tête.

Tous mes gros sous, à ce train-là,
Ont filé de mon bas de laine,
Quand reviendront ? Je ne sais pas !
Mais, à la récolte prochaine,
J’espère voir les blés meilleurs
Et meilleure aussi la vendange,
Pour mon bonheur et le bonheur
De l’enfant dont j’ourle les langes.
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Je suis descendu bien souvent
Jusqu'au cabaret où l'on vend
L'ivresse trop brève;
J'ai fixé le ciel étoilé
Mais le ciel, hélas! m'a semblé
Trop haut pour mon rêve.
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LA CIGARETTE


Aujourd’hui le temps est épouvantable :
Il pleut et mon cœur s’embête à pleurer.
J’ai pris, d’un paquet traînant sur ma table,
Une cigarette au fin bout doré ;
Et j’ai cru te voir en toilette claire
Avec tous tes ors passés à tes doigts,
Traînant par la vie, élégante et fière
Sous les yeux charmés du monde et de moi.

Ah ! la bonne cigarette
Que j’ai fumée…
Pourtant mon cœur la regrette,
O bien-aimée !
Ah ! la bonne cigarette
Que j’ai fumée…
Pourtant mon cœur la regrette,
O bien-aimée !

J’ai pris une braise au milieu des cendres
Et je me suis mis alors à fumer
En m’entortillant dans les bleus méandres
De ma cigarette au goût parfumé ;
Et j’ai cru sentir passer sur mes lèvres
Un baiser pareil aux baisers brûlants
De ta bouche en feu, par les nuits de fièvres
Où je m’entortille entre tes bras blancs.

J’ai jeté ce soir parmi la chaussée
Cigarette morte au feu du tantôt ;
Un petit voyou qui l’a ramassée
Part en resuçant son maigre mégot ;
Et, devant cela, maintenant je pense
Que ton corps n’est pas à moi tout entier,
Que ta chair connaît d’autres jouissances
Et que je te prends comme un mégottier.
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Gaston Couté
Les p’tiots matineux sont ja par les ch’mins
Et, dans leu’ malett’ de grousse touel’ blue
Qui danse et berlance en leu’ tapant l’cul,
I’s portent des liv’s à couté de leu’ pain
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"(..)
Après tout, faut pas tant que j'blague,
ça m'arriv'ra itou, tout ça :
La vi', c'est eun âbr' qu'on élague...
Et j's'rai la branch' qu'la Mort coup'ra.
J'pass'rai un bieau souèr calme et digne,
Tandis qu'chant'ront les p'tits moignaux...
Et quand qu'on m'trouv'ra dans ma vigne,
On m'emport'ra dans l'champ d'naviots !"

Gaston Couté, Le champ de naviots, in "Le Gâs qu'a mal tourné", 2019, éditions Thélème.
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Anecdote sur l'enfance de Gaston Couté , rapportée par Maurice Duhamel :

-- Le professeur " Monsieur Couté n'a pas encore appris sa leçon de géographie ! "
-- Couté " ......
-- Le prof " M Couté a sans doute fait des vers ? "
-- Couté " ......
-- Le prof " Si M Couté avoue qu'il a fait des vers , il ne sera pas puni . "
-- Couté " J'ai fait des vers . "
-- " Ah ! Ah ! Vous avez fait des vers ! Voulez-vous aller les chercher , ces vers , que nous les lisions ensemble . "

Couté sort et revient avec un poème que le prof lit à haute voix . Il en critique la mièvrerie et la vulgarité . Il y trouve du pathos , des coupes défectueuses ..... le poème que Couté s'était contenté de recopier était simplement .... de Victor Hugo .
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Le chemineux s'est dit : “ Je veux
Cette jouvencelle aux cheveux
D'aurore blême ”.
Mais la jouvencelle a du bien
Tandis qu'est gueux, gueux comme un chien
Le gâs qui l'aime !

Et la belle, aux riches galants
Seuls ! ouvrira les rideaux blancs
De son alcôve ;
Elle course le miséreux...
Alors, par les chemins poudreux,
Le gâs s'ensauve !
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Y avait dans l'temps un bieau grand ch'min.
-Chemineau, Chemineau,Chemine! -
A c' t' heur' n'est pas pus grand qu'ma main.
Par où donc que j'chemin'rai d'main?
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Je suis parti sans savoir où
Comme une graine qu'un vent fou
Enlève et transporte :
A la ville où je suis allé
J'ai langui comme un brin de blé
Dans la friche morte.
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Gaston Couté
Gueux


Un soir d’hiver, quand de partout,
Les corbeaux s’enfuient en déroute,
Dans un fossé de la grand-route,
Près d’une borne, n’importe où,
Pleurant avec le vent qui blesse
Leurs petits corps chétifs et nus,
Pour souffrir des maux trop connus,
Les gueux naissent.

Pour narguer le destin cruel,
Le Dieu d’en haut qui les protège
En haut de leur berceau de neige
Accroche une étoile au ciel
Qui met en eux sa chaleur vive,
Et, comme les oiseaux des champs,
Mangeant le pain des bonnes gens
Les gueux vivent.

Puis vient l’âge où, sous les haillons,
Leur cœur bat et leur sang fermente,
Où dans leur pauvre âme souffrante,
L’amour tinte ses carillons
Et dit son éternel poème ;
Alors blonde fille et gars brun,
Pour endolir leur chagrin
Les gueux s’aiment !

Mais bientôt, et comme toujours,
— Que l’on soit riche ou misérable —
L’amour devient intolérable
Et même un poison à leurs jours,
Et sous tous leurs pas creuse un gouffre :
Alors, quand ils se sont quittés,
Pour les petits qui sont restés
Les gueux souffrent !

Et, quand le temps les a fait vieux,
Courbant le dos, baissant la tête
Sous le vent qui souffle en tempête,
Ils vont dormir un soir pluvieux,
Par les fossés où gît le Rêve,
Dans les gazons aux ors fanés,
Et — comme autrefois ils sont nés —
Les gueux crèvent !...
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CHANSON DE BRACONNIER



Extrait 2

Lors, même le jour devient sombre,
Car les juges, ces salopins,
Vous foutent des six mois “ à l'ombre
Pour trois méchants lapins.
En prison, le cœur pleure et gronde
Seul ! tout seul dans le noir.
- J'aime la Françoise qu'est blonde !
Faut pas voir tout en noir.

J'ai fait ça que je vous raconte
En nant vers mes amours
Un soir où j'ai réglé le compte
D'un garde d'alentour
Le sang faisait des flaques rondes...
C'était rouge, et puis noir.
- J'aime la Françoise qu'est blonde
Faut pas voir tout en noir.
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Notre-Dame des sillons (cantique païen)

Je suis parti sans savoir où
Comme une graine qu'un vent fou
Enlève et transporte
A la ville où je suis allé
J'ai langui comme un brin de blé
Dans la friche molle.

Refrain

Notre-Dame des Sillons
Ma bonne Sainte Vierge à moi...
Notre-Dame des Sillons
Dont les anges sont des grillons
Oh terre! Je reviens vers toi!

J'ai dit bonjour à bien des gens
Mes ces hommes étaient méchants
Comme moi, sans doute
.L'amour m'a fait saigner un jour,
Et puis j'ai fait saigner l'Amour
Au long de ma route.

Je suis descendu bien souvent
Jusqu'au cabaret où l'on vend
L'ivresse trop brève;
J'ai fixé le ciel étoilé
Mais le ciel hélas m'a semblé
Trop haut pour mon rêve.

Las de chercher là-haut, là-bas
Tout ce que je n'y trouve pas,
Je reviens vers celle
Dont le sang coule dans mon sang
Et dont le grand cœur caressant
Aujourd'hui m'appelle.

Au doux terroir où je suis né
Je reviens pour me prosterner
Devant les miracles
De celle dont les champs sans fin
De notre pain, de notre vin
Sont les tabernacles.

Je reviens parmi les guérets
Pour gonfler de son souffle frais
Ma poitrine infâme,
Et pour sentir, au seuil du soir,
Son âme comme un reposoir
S'offrir à mon âme.

Je reviens ayant rejeté
Mes noirs tourments de révolté,
Mes haines de Jacques,
Pour que sa Grâce arrive en moi
Comme le dieu que l'on reçoit
Quand on fait ses Pâques...
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