Le docteur est immense et son front est inoubliablement opaque. On ne peut rien sentir de lui. (...) Nouk essaie de lui faire comprendre qu'elle est prête à tout, à manger toute la journée s'il le faut, elle pense qu'elle pourra toujours redevenir elle-même après, rendue à la liberté. Elle dit qu'on doit lui donner des chiffres plus précis, des dates. Elle se trompe, elle n'a rien compris à la méthode des docteurs. On ne doit rien du tout. On ne lui parle pas. Il faut qu'elle se mette bien dans le crâne qu'elle est folle. On ne parle pas aux folles de quatorze ans.
(p. 81).