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3.88/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Geneviève Falgas est historienne, Université de Toulouse. Docteur en Histoire. Membre de l'Académie de Montauban. Vice-présidente de l’Académie des Belles Lettres de Montauban.
Titre de la thèse : Français de Tunisie : une France d'Outre-Mer dans le creuset tunisien : la période fondatrice (1881-1931) par Geneviève Goussaud-Falgas sous la direction de Jean-Pierre Amalric - Toulouse 2 Histoire, Soutenue en 2003


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Au camp de base, devant la tente-hôpital, un groupe d'infirmières et d'infirmiers tentaient de trier les hommes en fonction de leurs blessures. Pour ce premier arrivage, très vite ils se regardèrent, consternés : aucun souffle de vie ne semblait plus les rattacher au monde des vivants. On les mit sous la tente, un médecin vint les examiner puis il fit signe de les recouvrir d?un drap. C'était fini pour eux : la campagne d'Italie n'avait duré que quelques heures. Une infirmière s'avança pour exécuter l'ordre : Militza.

Quand elle reconnut Alain, inerte parmi les autres, elle devint si paie qu'une de ses campagnes qui la regardait juste à cet instant, la prit par le bras et la fit asseoir. La jeune femme se laissa faire mais au bout d'un moment, elle vint s'agenouiller auprès du brancard où il reposait.

Elle s'enferma dans la tristesse, indifférente à tout ce qui se passait autour d'elle. Ne pouvant se résoudre à le recouvrir entièrement du drap mortuaire, elle caressa longuement son visage et se mit à pleurer, sans bruit. Elle se remémora tout à coup ce qu'elle lui avait dit au moment où ils s'étaient quittés, à la caserne à Tunis, alors qu'Alain signait son engagement pour la suite de la guerre : « Nous nous retrouverons sur un champ de bataille, une crête de montagne, au bord d'un fleuve, un pont... ». Voilà, c'était arrivé. Mais pas comme elle l'aurait souhaité. Il avait déjà la froideur de la mort.
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Ils restèrent longtemps à contempler l'eau à son bas étiage qui s'en allait doucement dans le creux de son lit, longeant tour à tour des touffes d'herbes hautes, des bandes de terre pelée, une roselière. Ainsi en allait-il de l'existence qui coulait entre des rives sans cesse renouvelées, en une alternance de jours gais et de jours tristes, de bien d'autres aussi sans couleurs particulières mais où l'absence de chagrins est déjà du bonheur.

À cet instant, les cris amoureux de deux oiseaux de nuit, postés dans les arbres tout près d'eux, retentirent comme des chants d'espoir. Ils finirent par apercevoir deux effraies aux yeux fixes, grands ouverts dans leur face blanche en forme de c?ur. Sous la pleine lune qui donnait à la nature des tons nacrés d'une insondable beauté, elles se répondirent avec ardeur puis s'envolèrent côte à côte.

Ils virent passer des ondulations d'ailes immacufées dont les courbes s'élevaient et descendaient en mouvements réguliers, silencieux, pour rejoindre les espaces où elles vivraient leurs amours. Comme le symbole d'une renaissance après la longue nuit de l'Occupation et les turbulences écloses dans son sillage.
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Toute la noce prit ensuite le chemin du château de Cadars, restauré après l'incendie qui levait en partie ravage au départ des Allemands. Il y eut d'abord une halte dans un coin du parc où s'élevait, discrète, une stèle d'un mètre de haut à peu près, posée sur un socle bas : cet ensemble en marbre gris veiné de blanc, poli comme un miroir, c'était la stèle du Souvenir. En effet, Louise et ses beaux-parents avaient décidé qu'Alain resterait au milieu de ses compagnons d'armes, là-bas au pied des Abruzzes où il était tombé. Une plaque, avec une photo sous verre encastrée dans le marbre, et les inscriptions d'usage, le rendraient présent pour toujours en ces lieux qu'il avait tellement aimés :

Alain de Labarthe
(1er janvier 1921-12 janvier 1944)
Mort aux combats du Monna Casale
Campagne d?ltalie
Inhumé au cimetière militaire français de Venafro

L'abbé Crèbessègues et le curé de Saint-Sauveur présidèrent à une courte prière de recueillement.
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Une fois dans sa chambre, au premier étage, Alice ne se coucha pas tout de suite. Elle ouvrit la fenêtre, contre le rebord de laquelle elle s'accouda, et resta longtemps à contempler le ciel plein d'étoiles. Certaines brillaient intensément dans le nuit noire : elle en fixe deux qui lui semblèrent scintiller par intermittence, comme si elles lui adressaient des signaux. Que voulaient-elles lui dire ? Le destin des hommes est-il écrit dans les étoiles ?
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