Ils répètent toutes mes questions pour essayer de me soutirer la réponse … tout plutôt que de lire le mot en question ou de m'avouer franchement : "Je ne sais pas".
A mesure que l'on se rapproche des faits de l'existence, ceux ci nous paraissent moins exemplaires quoique plus riches et plus humains.
Parmi les enfants, il y en avait qui arrivaient affamés à l'école et entamaient les sandwichs destinés à être mangés au repas de midi.
Tout en se restaurant ils bavardaient entre eux, se bousculaient ou bien ils se pressaient autour du maître pour lui raconter ce qu'ils avaient vu la veille au soir à la télévision.
Si j'étais moi même moins ignorant pour ce qui est de la langue espagnole, si j'avais été familiarisé avec les expressions qui courent les rues de nos quartiers, j'aurai pu lui enseigner à lire l'espagnol.
Tous les gros qu'il emploie sont espagnols …
Nous pouvons toutefois insister sur ce point : ne pas détruire ce qui existe déjà.
Si nous n'avons pas le pouvoir d'ajouter quelque chose de plus à l'intelligence propre de l'enfance, essayons du moins de ne pas l'annuler.
Et comme " la crise de l'école" est faite en réalité des crises multiples qui troublent la vie des enfants, j'essaierai de faire des écoliers de First Street le vrai sujet de ce livre.
Ce qui était typique, c'était la simplicité des routines que nous appliquions et le fait que les "acteurs" constituaient, eux aussi, l'élément essentiel de la journée.
Lorsque j'essayai de lui faire voir la similitude qui existe entre an et and, il mit son doigt sur le a et s'écria : "Je le sais en espagnol, ça veut dire ah!"
Ce que l'on se plaît à taxer de "problèmes de l'enseignement", ne sont le plus souvent que des problèmes issus de l'administration scolaire, tout simplement.
La raison d'être de l'école n'est pas ou ne devrait pas être uniquement l'enseignement dispensé, mais la vie de l'enfant.