À leur tête sont trois artistes dont j'au parlé quelquefois et qui ont, du moins, le mérite incontestable d'être immuables dans leurs visées. Cette immuabilité aboutit même à un aspect commun à tous trois qui fait ressortit tout d'abord le côté procédé de leur peinture. Au premier abord, on distingue mal ce qui différencie les tableaux de M. Monet de ceux de M. Sisley et la manière de ce dernier de celle de M. Pissaro (sic). Un peu d'étude vous apprend bientôt que M. Monet est plus habile et plus osé, M. Sisley le plus harmonieux et le plus craintif, M. Pissaro (sic) qui est, au fond l'inventeur de cette peinture, le plus réel et le plus naïf (...) Ce qui est certain, c'est que la vision des choses qu'affectent ces trois paysagistes ne ressemble en rien à celle d'aucun des maîtres antérieurs ; qu'elle a ses côtés plausibles et s'affirme avec un caractère de conviction qui ne permet pas de la dédaigner.
L'histoire du paysage impressionnisme ne peut se dissocier de la carrière de Claude Monet, son représentant le plus illustre, le plus constant et sans doute le plus novateur.