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Citation de Tandarica


Ion Druţă, auteur moldave, partage mon enthousiasme pour Vladimir Vyssotski que, pris à la gorge d’émotion, j’ai vu à Paris dans le Hamlet de Lioubimov ou que j’ai entendu crier son chant Les Loups dans une petite salle de la Sorbonne. Combien de fois ne l’ai-je pas écouté, ce cri rageur venu de la Russie communiste, qui m’emportait à Bucarest et soulevait la tristesse à Paris ? Druţă est resté silencieux face à mes aveux. Après une pause, il s’est remis à parler : “Je vais vous raconter sa mort ! Comme d’habitude, une nuit, Vladimir se saoulait avec des copains dans son appartement à Moscou et, comme d’habitude, il a fini par crier, jurer, briser des objets. Exaspérés, ses amis l’ont ligoté et lui ont cloué la bouche, par mesure de précaution ! Il a crié, s’est débattu, et il est mort d’une crise cardiaque.” Ce n’est pas la politique, mais la réalité quotidienne qui l’a étouffé. C’est elle qui a rendu muette la voix de la Russie rebelle. Vyssotski a été un volcan asphyxié par sa propre lave, un artiste vivant tué par l’abus de vie, dans le pays où l’on disait que “le communisme est soluble dans l’alcool”.

(p. 239)
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