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Citation de Apoapo


2. « Des obstacles d'un autre genre étaient dressés, et par les moralistes de l'Église eux-mêmes, innocemment, par tant de prêtres qu'obsédait la peur de la féminité. Dans l'essor de la pastorale, ils s'efforçaient de réconforter les femmes victimes de la conjugalité que nous devinons si nombreuses en ce temps, dans ce milieu social, meurtries, délaissées, répudiées, bafouées, battues.
[…]
[D'après une lettre de direction spirituelle de la fin du XIIe s.] Entendons bien : l'injustice, le déni de justice serait que, trop profondément blessée, incapable de vaincre ses répugnances, l'épouse se dérobât, refusât son corps à son mari, n'acquittât pas sa dette. (Remarquons qu'Adam de Perseigne n'envisage à aucun moment que la femme puisse être elle-même demanderesse, qu'elle soit, elle aussi – et c'est pourtant ce que dit le droit canon – en saisine du corps de son mari, en position de réclamer son dû.) Mais l'injustice serait aussi qu'elle livrât à son époux, en même temps que son corps, son âme. Et voici la conclusion de ce petit traité moral : certes tu n'as pas le droit de te refuser. Toutefois, "quand l'époux de chair s'unit à toi, mets, toi, ta joie […] à demeurer fixée, spirituellement, à ton époux céleste". De marbre, donc. Sans aucun frémissement de l'âme. » (pp. 40-41)
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