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4.03/5 (sur 1205 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 07/10/1919
Mort(e) à : Tholonet , le 03/12/1996
Biographie :

Georges Michel Claude Duby est un historien français spécialiste du Moyen Âge, période dont il a largement contribué à renouveler la connaissance.

Issu d'une famille d'artisans parisiens, il fait ses études à Mâcon et est lauréat du Concours général de dessin. Agrégé de lettres en 1942, il entame une carrière dans l'enseignement. Nommé assistant à la Faculté de lettres de l'université de Lyon à la Libération, il enseigne quelque temps à Besançon puis obtient la chaire d'histoire du Moyen Âge à la Faculté de lettres d'Aix-en-Provence en 1951, région où il s'établit alors définitivement.

Duby soutient en 1953 à la Sorbonne une thèse de doctorat ès lettres sous la direction de Charles-Edmond Perrin, intitulée La Société aux XIe et XIIe siècles dans la région mâconnaise. Il sait y utiliser la masse extraordinaire de documents de l'abbaye de Cluny pour définir la personnalité et expliquer « à fond » un espace particulier, le Mâconnais, retenant en cela la leçon des monographies régionales produites alors par l'école géographique française.

Les honneurs lui sont décernés après quelques années d'enseignement et plusieurs publications remarquables.

En 1970, il occupe la chaire d'histoire des sociétés médiévales au Collège de France (qu'il quitte en 1991).

Quelques années plus tard, en 1974, il est élu à l'Académie des inscriptions et belles-lettres en tant que membre ordinaire. Il succède enfin à Marcel Arland au 26e fauteuil de l'Académie française. Il y est élu le 18 juin 1987, le même jour qu'André Frossard. Il est reçu sous la Coupole en 1988 par Alain Peyrefitte. La cérémonie est intégralement télévisée sur FR3.
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Bibliographie de Georges Duby   (119)Voir plus

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A l'occasion de la publication de l'ouvrage : Martine Reid, Félicité de Genlis. La pédagogue des Lumières, Tallandier Avec Gilles HEURÉ, Michelle PERROT, Martine REIDMichelle Perrot, historienne pionnière de l'histoire des femmes (Histoire des femmes en Occident, avec Georges Duby, 1991 ; Les Femmes ou les silences de l'histoire, 1998 ; George Sand à Nohant : une maison d'artiste, 2018) et Martine Reid, spécialiste de la littérature du XIXe siècle et notamment des femmes en littérature (George Sand, 2013 ; Félicité de Genlis. La pédagogue des Lumières, 2022), vont revenir sur ce champ de recherche qui ne cesse de s'enrichir et questionne de plus en plus la place des femmes dans la société d'aujourd'hui. Gilles Heuré

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Citations et extraits (153) Voir plus Ajouter une citation
Au moment où l'Église, par les dispositions prises en 1215 au quatrième concile du Latran pour mieux extirper les survivances du paganisme et pour mieux redresser les déviations hérétiques, fondait sur la cellule paroissiale, raffermie, l'appareil de propagande et de surveillance, soutien de sa domination sur les âmes, il apparut normal d'organiser la justice, la police, le maintien de l'ordre civil dans le cadre de la paroisse.
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Dans ce palais, la fête, et toutes les somptuosités du monde. Car les moines de Cluny, en toute bonne conscience, se considéraient comme des princes, formant la cour du Tout-Puissant, comme les courtisans d'une sorte de Versailles immatérielle, sacralisée. Persuadés qu'il leur incombait d'organiser en grande pompe une cérémonie ininterrompue et qu'ils devaient pour cela dilapider des trésors.

DIEU EST LUMIÈRE.
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Si Dieu et les saints restent de toute évidence les premiers servis, on les sert d'une autre manière. Au XIème siècle, l'art sacré culminait dans le monastère. AU début du XIIIème dans la cathédrale. La chapelle est l'oeuvre d'art caractéristique du XIVème. Fondées, bâties, décorées, entretenues par une personne ou un petit groupe de personnes que rassemblent la parenté, l'alliance ou la fraternité spirituelle (...), les chapelles, espace de recueillement, de l'examen de conscience et de l'oraison secrète, répondent aux exigences d'une pratique religieuse de plus en plus enclose, égotiste, émotive. (...)
L'architecture de la chapelle compte beaucoup moins que ce qu'elle contient. Des objets. Des objets d'art commandés, ou , de plus en plus fréquemment, achetés à l'étalage.
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page 258 [...] Les femmes n'existent pas plus que les monades. Seuls existent des systèmes de représentations, variables selon les sociétés qui distribuent les unités dans un type de relations et leur assignent une place. Tous les systèmes de l'Occident chrétien des XI-XIIème siècles ont en commun de poser l'infériorité constitutionnelle de la femme et comme, dans cette idéologie, l'essence précède l'existence, la femme doit être conduite. Les zones culturelles où s'étaient maintenu le plus longtemps l'héritage germanique, comme la Germanie, l'Angleterre d'avant la conquête normande ou l'Espagne wisigothique, ont gardé jusqu'au XIème siècle une conception beaucoup plus favorable aux femmes, en particulier à celles qui restaient dans le siècle, mais cette originalité s'estompe partout, et d'abord dans les strates aristocratiques où le principe de masculinité et du droit d'ainesse diminue le rôle des femmes. L’Église en s'attribuant le monopole du mariage durcit ces conceptions. A douze ans, le corps féminin est mûr ; son esprit est faible et a atteint ses limites. Désormais, elle a tout à risquer et rien à apprendre. Marions-la ! Les mariages devenaient indissolubles, non pas pour interdire l'intervention paternelle, mais pour la moraliser. Le système était désormais verrouillé à l'aval, mais à l'amont les enchères pouvaient monter d'autant. La liberté de la femme au sens où nous la concevons avait bien peu de chances de s'exprimer. [...]
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Il conviendrait, en premier lieu, d'examiner attentivement la manière dont s'est transmise la qualité nobiliaire. [...] La noblesse médiévale est indépendante de la chevalerie et lui est antérieure ; c'est une qualité qui vient des ancêtres, une affaire de race. [...] On peut considérer maintenant établi que la noblesse carolingienne s'est transmise par le sang dans une abondante postérité féodale et, d'une façon plus générale, que tout noble se disait d'abord " de nobilibus ortus " ou " gentilhomme ", c'est-à-dire qu'il ne se référait pas, en premier lieu, à sa puissance ou à sa richesse, mais à ses aïeux.
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Un taillis touffu, la lande brumeuse faisaient peur. On les imaginait peuplés de personnages étranges, de fées, de bêtes monstrueuses, de dragons. Et c'est vrai qu'on risquait d'y faire de mauvaises rencontres. Ces quartiers sauvages n'étaient pas déserts. Les criminels fugitifs, les hors-la-loi, les brigands s'y réfugiaient. Quant aux porchers, aux bûcherons, aux travailleurs très nombreux qui exploitaient ces terres incultes, qui en tiraient pour les livrer aux villages et aux villes, les bûches, les poutres, le charbon de bois, le fer, le verre, et qui vivaient là au milieu des arbres et des broussailles à l'écart des paysans, ils n'étaient guère plus rassurants. Il arrivait aux chevaliers les plus courageux de trembler, lorsqu'ils se trouvaient tout à coup face à des hommes des bois, noirs , hirsutes, poilus comme des sangliers et puant autant qu'eux.
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Dans l'ancien terroir, la nouvelle disposition des coutumes agraires vint donc interdire au troupeau paysan de pénétrer dans une large partie des bois et des pâtures, et des barrières permanentes lui fermèrent même certains quartiers arables. Comment les petites gens purent-ils assurer dès lors la subsistance de leurs bêtes ? Beaucoup sans doute durent alors réduire leur cheptel. La croissance de l'économie pastorale, toute dominée par l'argent, contribua, autant au moins que les perfectionnements de l'équipement agricole, à dresser entre riches et pauvres ces fortes oppositions que connurent les sociétés villageoises de la fin du XIIIème siècle.
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Tout hérétique le devient par une décision des autorités orthodoxes.
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Comme tous les organismes vivants, les sociétés humaines sont le lieu d'une pulsion fondamentale qui les incite à perpétuer leur existence, à se reproduire dans le cadre de structures stables. La permanence de ces structures est, dans les sociétés humaines, instituée conjointement par la nature et par la culture. Ce qui importe en effet, c'est la reproduction non seulement des individus mais encore du système culturel qui rassemble ceux-ci et qui ordonne leurs relations.
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L'ART BAROQUE EN EUROPE : Né dans l'État pontifical, où la réforme catholique affirme après 1570 son triomphalisme face au puritanisme de la réforme protestante, le baroque s'impose à Rome grâce au Bernin, à Borromini et à Guarini. Se diffusant plus particulièrement dans les États habsbourgeois, en particulier à l'initiative des jésuites, il s'épanouit dès le XVIIème siècle dans la péninsule ibérique, puis marque de son empreinte au XVIIIè les pays germaniques, où il prend naturellement une forme plus sévère dans les États protestants qui n'ont pu résister à sa contagion. Se caractérisant par une recherche esthétique qui vise à toucher les sens par l'organisation de l'espace architectural, par la somptuosité et la surabondance des formes décoratives qui font de lui, par excellence, l'art de la fête mystique, le baroque donne des rapports de l'homme et de Dieu une conception nouvelle, qui imprègne profondément les arts plastiques.
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