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Citation de Apoapo


3. « [Autour de l'an 1100] Les évêques entreprennent de remodeler la morale sociale, tablant sur cette institution majeure qu'est la conjugalité. Ils interdisent le mariage aux ecclésiastiques puisque l'abstinence sexuelle peut leur sembler le gage d'une supériorité qui doit placer les clercs au sommet de la hiérarchie des conditions terrestres. Inversement, les évêques prescrivent aux laïcs de se marier, ceci pour mieux les tenir, les encadrer, endiguer leur débordement. Mais ils leur enjoignent de former des couples selon des principes et des règles que l'évolution du rituel et de la réflexion religieuse sacralisent progressivement. Ils affirment l'indissolubilité du lien conjugal ; ils imposent l'exogamie au nom d'une conception démesurée de l'inceste ; ils répètent que la procréation est la seule justification de l'accouplement ; ils rêvent d'expulser de celui-ci tout plaisir.
[…]
Face aux admonestations des évêques, les nobles et les chevaliers par conséquent regimbent. Ce n'est pas seulement qu'ils veulent jouir de la vie. Lorsqu'ils sont chefs de maison, responsables du destin d'un lignage, ils entendent répudier librement leurs femmes si elles ne leur donnent pas des héritiers mâles, épouser leurs cousines si cette union permet de remembrer l'héritage. Lorsqu'ils sont célibataires, ils entendent pratiquer librement les rites érotiques propres à la "jeunesse". » (pp. 50-51)
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