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Citation de Apoapo


7. « Partons pour cela du vocabulaire, latin, qu'employaient les intellectuels. Il établissait la quasi-synonymie, en tout cas l'équivalence, entre le mot 'dolor' et cet autre mot, 'labor', qui signifiait travail. […] Pour avoir succombé à la tentation, l'homme et la femme furent voués non seulement à mourir mais à souffrir. Pour elle, spécialement la 'dolor' : "Tu enfanteras dans la douleur" ; pour lui spécialement le 'labor' : "Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front." […]
Il découle de cela que la douleur est d'abord affaire de femme, que l'homme par conséquent se doit de la mépriser. L'homme digne de ce nom ne souffre pas ; il ne doit pas en tout cas manifester qu'il souffre, sous peine de se trouver dévirilisé, de rétrograder, d'être rabaissé au niveau de la condition féminine. Mais il en découle aussi que la peine physique, parce qu'elle est associée à l'idée de labeur, apparaît tout particulièrement indigne de l'homme libre. La tradition gréco-romaine venait ici en renfort, puisqu'elle identifiait la liberté à l'oisiveté, puisqu'elle tenait toute besogne manuelle pour servile. Comme le travail des mains, la douleur fut donc considérée à l'époque féodale comme une déchéance. » (pp. 205-206)
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