Les Phrygiens n'ont pas joué, dans le monde oriental, un rôle aussi important que les Hétéens; mais l'historien moderne est mieux renseigné sur leur compte. Les Phrygiens ont paru plus tard sur la scène; ils ont vécu plus près des Grecs; les inscriptions qu'ils ont léguées sont courtes et peu nombreuses, mais écrites en caractères dont toutes les valeurs sont déterminées; on sait d'où ils sont venus, à quelle famille de peuples ils se rattachaient et quelle langue ils parlaient.
A quelle famille de peuples appartenaient les Phéniciens? En se fondant sur la table généalogique du dixième chapitre de la Genèse, on les a rattachés à ce que l'on appelle la race kouschite ; ils seraient ainsi, avec tous les Cananéens, les cousins des Égyptiens, dont cette même généalogie fait aussi des fils de Cham; mais, d'autre part, depuis qu'on lit les inscriptions phéniciennes, on a reconnu, non sans surprise, que le phénicien et l'hébreu présentent une étroite ressemblance; à peine peut-on dire que ce soient deux dialectes d'une même langue.
Les fouilles confirment donc ici le témoignage des historiens : il y a eu en Sardaigne, pendant plusieurs siècles, deux peuples qui ont vécu l'un après l'autre, non pas certes sans avoir quelques relations, mais tout au moins sans se mêler et se confondre.
Les Grecs, dans les premiers essais de leur plastique, ont obéi au même sentiment que nos aïeux. La couleur est partout, dans ce qui s'est conservé de leurs plus anciennes idoles. Elle avait été étendue, par larges touches, sur les figures de pierre comme celles de terre cuite que nous a léguées la civilisation mycénienne.
Les jeunes gens allaient être arrachés à cette indifférence, à cette honteuse ignorance, et peut-être quelques notions sommaires et précises leur seraient données, grâce auxquelles ils pourraient se faire une juste idée de la genèse et du développement de l'art, des plus nobles types qu'il a créés, dans la monde ancien et dans le monde moderne. Peut-être, là où le maître aurait vraiment rempli sa tâche, quelques uns d'entre eux commenceraient-ils dès lors à être assez touchés par la beauté des formes et des couleurs pour être assurés désormais de trouver dans l'étude et la contemplation des ouvrages de l'art une distraction toujours prête, la consolation des heures moroses, la source intarissable de fines et vives jouissances.
Tout se tient, dans la vie d'un peuple comme celle de l'individu. Lorsque l'esprit d'invention et de création y élu domicile, il se manifeste sous les formes les plus variées.
Ici, en même temps que le créateur d'un type, il faut considérer aussi L'ouvrier. L'adresse à travailler le marbre ne saurait être poussée plus loin qu'elle ne l'est dans cette figure. Praxitèle paraît avoir été, en ce genre, un innovateur. Il y a là des raffinements de technique dont nous ne connaissons pas d'exemples qui soient antérieurs à ceux qu'il en a donnés. Il avait usé du trépan pour attaquer el fouiller la chevelure. Il s'en est servi de même pour mettre par endroits de légers accents, aux angles externe et interne de l'œil comme à la commissure des lèvres. On ne trouve encore rien de pareil dans les têtes scopasiennes des frontons de Tégée ; mais où éclate surtout la maîtrise de ce ciseau, c'est dans la figuration de la chlamyde posée sur le tronc.
La civilisation primitive de la Chaldée, comme celle de l'Égypte, a eu pour berceau la partie inférieure d'un grand bassin fluvial, une région dont le sol est formé de terres d'alluvion, qui ne cessent de s'accroître aux dépens de la mer. Dans la vallée du Tigre et de l'Euphrate, comme dans celle du Nil, ce furent tout d'abord les plaines du bas pays qui virent l'homme se dégager par degrés de la barbarie et s'essayer à la vie policée; puis, avec le temps, dans l'une et l'autre contrée, cette culture s'étendit et gagna de proche en proche, le long de ces fleuves, en remontant de leur embouchure vers leur source.