[...] ... - "Tu crois que j'ai été dupe ?"
Il eut peur. Un instant, il fut persuadé qu'elle avait fait un rapprochement entre son état et l'accident.
- "Dupe de quoi ?
- J'ai bien vu comme tu étais embarrassé quand tu as parlé du portefeuille ...
- Ah ! bon ..."
Les chambres étaient basses de plafond, avec une grosse poutre au milieu, que Guérec touchait presque de la tête. Il y avait des broderies partout, et des bibelots, des souvenirs de première communion, des cartes postales envoyées par des camarades en voyage de noces.
- "Si tu avais perdu ton portefeuille au Café Jean, on l'aurait retrouvé ...
- Qu'est-ce que tu en sais ?"
Il se demandait s'il ne valait pas mieux avouer quelque chose pour éviter de dire toute la vérité.
- "J'ai téléphoné ...
- Et alors ?
- J'ai demandé à quelle heure tu étais parti ... On a appelé le garçon et il a été ennuyé ... Il ne savait que répondre ...
- Il ne m'a peut-être pas vu sortir ...
- Mais non, Jules ! Allons, sois franc ... Tu es encore allé avec une femme, n'est-ce pas ?"
Une fois, comme il venait d'accoster une passante dans le genre de celle de l'autre jour, il était tombé soudain nez à nez avec Céline qui était venue à Quimper à l'improviste, en profitant de l'auto du quincaillier. Depuis lors, elle se méfiait.
- "Avoue ! ... Je ne te dirai rien. Tu es un homme, évidemment. Cela ne regarde que ta conscience ..."
Il hésitait encore en fixant la fenêtre glauque.
- "C'est elle qui a volé ton portefeuille, n'est-ce pas ? Il devait rester cent francs dedans ...
- Oui ...
- Tu avoues ?"
Il baissa la tête. Cela valait mieux ainsi. ... [...]