Gérald Lackey-Guesnier

6 juin 1944. Les paras sautent pour délivrer la France du joug ennemi.

Tout a été dit, filmé et fait pour mettre en avant le courage de ces GI qui, même très jeunes, ont tout donné pour se battre aux côtés des Français. Il fallait avoir l’idée originale de leur rendre hommage tout en écrivant et décrivant la peur sournoise qui ne les quittait pas. Gérald Lackey-Guesnier l’a fait dans cette fiction ou plutôt ce roman historique détourné. Il se donne aussi l’occasion de revivre les débuts d’une histoire d’amour qui lui a donné le jour.

Le Capitaine Parker a retrouvé ses hommes, éparpillés dans les marais. Il va les accompagner, leur insuffler la volonté d’aller de l’avant qu’il leur manque parfois, leur faire traverser les lignes ennemies tout en restant en contact avec une population qui s’acharne à les traiter en « sauveurs » ; tout ceci en essayant de rester le jeune homme intègre qu’il se doit d’être pour sa famille et pour lui-même. Son égo est surdimensionné, sa foi en l’homme inébranlable.

Même si l’angle de vue pris par l’auteur m’a paru au départ quelque peu iconoclaste, j’ai bien perçu l’envie de montrer la face moins noble de chaque soldat et j’y ai adhéré, bluffée par sa capacité à susciter l’intérêt envers des actions qui n’en méritaient pas tant. La conscience des situations nous rattrape et nous émeut.

Le style volontairement descriptif reste néanmoins simple et dépouillé ; l’avancée ordonnée des chapitres ne nous permet pas de nous perdre.

C’est un livre émouvant et sensible ; je ne peux que vous encourager à le lire et à vous découvrir en vous posant la question : et moi, comment me serais-je conduit ?

Après avoir fait le Chemin de Saint-Jacques en France, l'auteur continue en Espagne pour rejoindre Fisterra, le bout de la terre. On sent dans sa plume qu devient pleine d'allégresse tout le plaisir qu'il a ressenti en traversant ce pays alors que comme il le dit lui-même, il ne parle pas un mot d'espagnol.

Le style s'est assagi tout en restant au plus près des émotions ressenties et des émerveillements qu'il cultive.

Dans ce second tome, on découvre la vie d'adolescent de l'auteur dans la région Centre avec les emballements et les dangers de la jeunesse mêlés aux premières difficultés de la vie dont la relation avec la mère.

Tout comme le premier opus, "Du jardin d'Eden aux portes d'un nouveau monde nous entraîne sans que l'on veuille s'arrêter sur un chemin jacquaire mêlé à la vie de tous les jours.

La couverture donne envie. Après lecture, l'envie de partir faire le Chemin est devenue bien réelle. L'auteur a l'art de me faire sentir que je suis à ses côtés lorsqu'il marche. Les journées sont bien rythmées, le style est légèrement ampoulé par moments mais on sent que l'auteur est emporté dans une émotion qui le dépasse.

La partie enfance est intéressante car elle foisonne de détails captés par un oeil pas si innocent qu'on pourrait le croire et les nombreuses scènes décrites nous renvoient à des temps devenus anciens.

J'ai aimé ce cheminement non axé sur le religieux mais où le mysticisme et le retour à soi étaient prégnants.

C'est un livre qui fait rêver avant de faire partir.