Château de L'Islette,le 12 août (1892)
Mon cher Debussy,
(...) Ne vous réjouissez pas,mon ami,car il me semble que cet homme (*Rodin) m'ecartera définitivement de tous les autres.Seuls papa et Paul garderont ma confiance car ils sont mes indéfectibles soutiens. N'en déplaise à ma mère ! Comment satisfaire une telle femme ? Une femme pour qui l'existence d'artiste n'est en rien conforme aux attentes d'un mode de vie bourgeois.Passe encore pour Paul qui s'est assuré un prestigieux métier et a eu la chance de naître garçon, mais pour moi...Elle me nomma Camille,du prénom d'un frère qui vécut deux semaines.Cela n'aura pas suffi pour me sauver à ses yeux.
A bientôt mon ami
Camille
( p.80)