Pendant des décennies, les Italiens vécurent dans le déni d’avoir été des bourreaux et se nourrirent du mythe que la majorité d’entre eux avaient résisté au fascisme, alors que le mouvement de résistance armé avait compté environ 300 000 personnes et, surtout, il ne s’était constitué qu’après l’invasion allemande, en 1943. Auparavant, une majorité écrasante d’Italiens avaient soutenu Mussolini et ses guerres criminelles. « C’est ainsi qu’est née la légende des Italiens brava gente, comme l’a décrit l’intellectuel Angelo Del Boca : des braves gens qui ne font pas de mal à une mouche, contrairement au mal absolu, le nazisme, explique Giovanni Donfrancesco. Le cinéma aussi a joué un rôle dans ce mythe. »