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La surveillance implique une société dans laquelle certains éléments doivent être maintenus sous le regard de ceux qui, d'une manière ou d'une autre, se présentent comme les garants de l'ordre social et, à ce titre, les détenteurs du pouvoir. Or ces éléments qu'on a longtemps enfermés ce sont les délinquants, les criminels mais aussi les révoltés, les marginaux de toutes sortes, les prostituées, les vagabonds, mais encore les nomades et les fous et peut-être in fine le citoyen qui s'interroge et proteste. Pendant longtemps on a défendu l'idée qu'il existait une similitude entre le désordre social et le désordre mental et qu'un même remède convenait aux deux. Ainsi, on a longtemps enfermé dans les mêmes lieux les vagabonds, les prostituées et les malades mentaux, et si on nommait ces lieux des hôpitaux ou des asiles plutôt que des prisons, le régime en était très proche. Mais aujourd'hui l'idéal de transparence si souvent mis en avant vise finalement à enfermer toutes les femmes et les hommes sous le regard de l'ordre institué puisqu'il s'agit de remplacer les murs qui ne cernaient que quelques-uns par le regard anonyme de l'2tat posé sur tous.
En effet derrière toutes les formes et tous les moyens de surveillance que nous allons parcourir, il y a le regard. "Le regard est l'instrument du pouvoir", écrit Michelle Perrot dans Les ombres de l'histoire alors qu'elle se penche en historienne sur la question des prisons - l'œil du pouvoir dira par ailleurs Michel Foucault. Dès lors étudier les formes de la surveillance dans le cours de l'histoire, c'est plus ou moins explorer les frontières d'un regard, celui du pouvoir qui garant un ordre politique et social, les structures de sa puissance de contrôle mais aussi les parts d'impuissance, ses dérives et ses abus.
[...] c'est le siècles [19e] scientiste où se développe la croyance dans le pouvoir de la science à conduire l'humanité vers un progrès infini tant matériel que moral
Tant que l'on donnera aux petites filles des jouets [une barbie disant : Oh que les maths sont difficiles] visant à leur faire intérioriser une prétendue infériorité en matière scientifique, il ne faut pas s'attendre à voir progresser rapidement la cause des femmes
Non seulement il y a plus d'hommes que de femmes enseignant [dans le supérieur] dans les sections scientifiques, mais la différence s'accroit hiérarchiquement et les femmes restent très minoritaire en tant que directrice de recherche ou professeurs des universités.
La science serait peut etre mieux utilisée entre des mains féminines ! [ suite au refus de Lise Meitner de se mêler de la construction d'une bombe atomique]