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Citation de collectifpolar


Je gravis les dernières marches pour m'approcher du théâtre des opérations. Rinaldi, le procédurier, griffonnait fébrilement sur son carnet, accroupi à côté ducadavre. La victime était un jeune type brun, un Beur probablement, à qui on avait ouvert la gorge jusqu'aux oreilles. Le sourire kabyle. Le sang imprégnant son tee-shirt dissimulait le cinq et le zéro du nombre 501 qui barrait sa poitrine.
Il s'était recroquevillé sur lui-même pour crever dans un angle du palier. Je remarquai la semelle ferrée et presque neuve de ses bottines à bouts carrés.
– Ce sont des vraies, dit Rinaldi, constatant que je regardais les pieds du gars.
– Des vraies quoi ?
– Des vraies Tony Lama en autruche, pas des imitations, ça vaut dans les trois cents sacs, peut-être plus, précisa Roland, qui se tenait appuyé contre le mur, les mains dans les poches de son parka.
– Comment le sais-tu ?
– Dans ma jeunesse, je fantasmais sur des pompes comme ça...
– Moi, je ne mets jamais plus de cinq cents balles dans mes pompes, déclara sentencieusement Rinaldi. Au-dessus, c'est la marque que tu paies...
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