Les relations entre la France et l'Italie à l'époque des Lumières ont été marquées des deux côtés des Alpes par l'affirmation d'une conscience de soi se nourrissant de la perception de l'autre. Malgré des divergences politiques et historiques, ce rapport n'était qu'en apparence inégalitaire. Derrière l'asymétrie d'un modèle français et d'une Italie savante, les expériences variées des princes, des artistes, des gens de lettres et de science permettent de saisir une réalité mouvante où les élans de fierté et les positions de repli masquent une volonté commune à chaque individu ou nation, Français comme Milanais, Romain ou Vénitien, Napolitain ou Florentin, d'être partout reconnu sur la scène européenne.
Par Gilles Bertrand, professeur des universités en histoire moderne, université de Grenoble Alpes.
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