Le général ne fut pas avare de ses mots.
La mémoire des vieux, se dit Aïcha en écoutant Vargas, l'agencement de leurs souvenirs obéit à des règles de classement que seule la vieillesse est capable d'inventer, Malhabiles à discerner les détails des heures tout juste passées, c'est à l'évocation des jours lointains, des instants logés aux confins de leur mémoire, que leurs yeux se mettent à briller. Et les paroles s'enchaînent, libérées, livrant dans leur moindre détail, les jours qu'on pensait relégués à jamais...