Dr. Feelgood, "Down by Jetty". L'album parfait, l'essence même du rock. Du "pub rock". Plus besoin de roller pour exister, il suffisait de s'enfiler quelques bières, boulonné au comptoir et de tendre distraitement une oreille vers l'orchestre, tout en hurlant sur son voisin de cuite et en vociférant contre le bistrotier, pas assez réactif.
Dix-sept secondes, c'est le temps qu'il faut pour changer le cours d'une vie, quelques notes de musique, une sensation diffuse. Dix-sept secondes. Ni plus, ni moins. A mesure of Life, fredonne Robert Smith.
Un artiste si reconnu parti de manière grandiose, et un autre presque anonyme s'éteint dans le même temps, mais sans faire de bruit. Non, pas de grands titres de journaux, pas de banderoles d'information au journal télévisé, pas de posts larmoyants sur les réseaux sociaux. Juste cette absence qui prend de plus en plus de place et qui nous pousse à rester collés les uns aux autres. (Sybille Buloup, sur Blackstar de David Bowie)
« Quand je songe aux pochettes d’albums auxquelles je porte une affection particulière, c’est pour constater deux choses : un, il s’agit à tout coup de disques auxquels je porte une affection particulière (il m’est rarement arriver de contempler le carton comme une merveille plastique en négligeant le disque à l’intérieur) ; deux, se sont presque à tout coup des portraits (je mets à part Talking Heads 77, monochrome inspiré de loin par un polo Lacoste). ».
– extrait de la préface de François Gorin
Eh ben voilà, on y est : c'est la guerre. Et comme un con, je suis déjà dans le camp des vaincus. Après quelques années de cohabitation faussement pacifique, l'armée CD vient de dézinguer le peuple Vinyle, et tant pis pour les nazes qui ont un problème avec la modernité : le nouveau monde avance sans eux, sans moi. Et Lou Reed, ce salaud, s'en tape le coquillard... (Fred Le Falher, sur Gilles Tandy et Les Rustics)
On a beaucoup regretté que le format CD, carré plus court qu'un livre de poche, miniaturise la pochette de disque. Mais ça n'a pas eu que des mauvais côtés, en plus du moindre encombrement de l'objet. Par exemple, aurais-je autant aimé The Bends, de Radiohead, si cet effrayant visage jaune m'était à chaque écoute apparu aussi gros que celui de Dylan sur Blonde On Blonde ? (Francois Gorin, préfacier)
Parfois cela me fait sourire quand j'entends parler de disque d'une vie. Pourtant ça existe. Pour moi c'est Dummy. (Lisa Balavoine, sur Portishead)