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3.08/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 9/02/1954
Biographie :

Auteur de textes érotiques et pornographiques, Gilles de Saint-Avit est reconnu internationalement, ses livres ont été traduits dans sept pays . Il a écrit, entre autres, trois livres références : L’Amie, Deux filles et leur mère et Histoire raisonnée de la fellation.

Source : Catalogue de la BNF
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Bibliographie de Gilles de Saint-Avit   (13)Voir plus

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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Il y a bien eu le patriarche qui, son agrégation en poche, a demandé ma main. Il était beau, plus intelligent que moi ; j’aurais dû dire oui, mais je ne sentais pas le batti-batti qui m’a toujours semblé indispensable pour prononcer ce mot si court. Ce qui m’agace quand j’y pense, ce qui est idiot, c’est que je l’aurais eu ce coup de cœur, j’aurais épousé Maurice, s’il n’y avait pas eu Robert. Robert a été la pierre d’achoppement de mon destin ! Je ne sais pas ce qu’est une pierre d’achoppement, mais c’est le mot consacré. Autrement dit, Robert a été mon mauvais génie.
Il était trop séduisant pour pouvoir être arraché de mon cœur comme on épile un poil superflu parce qu’il gêne la ligne du sourcil. C’est ainsi que, pendant trop d’années, nous nous vîmes et nous brouillâmes. Périodiquement, il me délaissait pour une quelconque starlette rencontrée à Courchevel. Mais il revenait toujours à temps pour m’empêcher de m’éprendre de ceux qui ne demandaient qu’à le remplacer.
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Le cinéma est un métier comme un autre. Il faut évidemment un certain don au départ ; mais il en faut pour tout. Dis-moi ce qui peut inciter un homme à se faire vidangeur, à entrer dans les Pompes funèbres, ou à se faire représentant en aspirateurs ?… Le don. Pour les actrices, c’est pareil ; le travail ensuite sépare le bon grain de l’ivraie.
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J’eus peur, je l’avoue ; une impression désagréable. J’ignorais complètement la côte, ne savais rien du ressac, des courants, des distances. Pourtant il faisait beau, je ne voulais pas m’affoler. J’avais déjà enlevé mes sandales, j’ôtai rapidement ma robe, roulai les unes dans l’autre, nouai le tout avec ma ceinture et repris aussi vite que possible mon chemin en sens inverse. Trois mètres plus loin, je glissai sur une dalle plate et m’étalai de tout mon long. Deux pas encore et une grosse vague me plaqua sur un rocher particulièrement râpeux. Puis je glissai dans un trou, j’eus de l’eau jusqu’à la poitrine.
Cette fois j’avais peur ; bêtement peur car, enfin, je nage bien et je n’étais pas si loin, mais depuis neuf mois, c’était mon premier bain – celui de la veille ne comptant guère –, je ne me sentais pas particulièrement en forme et la pleine mer est toujours un peu effrayante.
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Réfléchissez : si vous aimez assez profondément mon fils pour supporter une vie assez artificielle et quelques infidélités avec la femme à la mode, si vous acceptez qu’il vous traîne à l’Epi-Plage quand vous aimez Saint-Jean-de-Luz… alors épousez-le. Mais n’espérez pas en faire un authentique Valéro. Moi, vous m’auriez converti, mais je suis marié et j’ai trente ans de trop !
J’avais envie de pleurer, car il venait de mettre le doigt sur la plaie. Pourquoi hésitions-nous depuis dix ans ? Parce que nous avions peur. Peur que notre amour ne résiste pas aux différences profondes de nos natures et de nos éducations. Nous craignions de ne pas nous aimer assez, et pourtant, je l’aimais bien trop pour ma paix !
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Dans la nature, il y a un temps pour tout : un pour l’amour et un autre pour la ponte ; pour la fabrication du nid et pour l’éclosion. Chez la plupart des insectes, la femelle mange son mâle avant de pondre pour être toute à sa tâche de mère.
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Il évoluait dans le luxe comme un poisson dans l’eau. Pas moi. Chose bizarre et admirable, ses intentions furent toujours pures, ou presque. Il n’a jamais cessé de me parler mariage, sans avoir toutefois assez de courage pour m’imposer à sa mère. Mais il est honnête et je sais très bien, j’ai toujours su, que la meilleure façon de hâter les choses aurait été d’être sa maîtresse. C’est un moyen que beaucoup emploient ; il me dégoûte ! Non que je me croie meilleure que les autres ; je ne prétends pas être à l’abri d’un faux pas sentimental ; mais si je tombe, que ce ne soit pas en lorgnant le matelas de billets de banque qui amortira la chute !
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Le groupe, c’est ce qui me plaisait le moins dans l’affaire. Il y avait deux ménages « tout-ce-qu’il-y-a-de-plus-élégant », un homme plus âgé, dans les quarante ans, qui avait des chevaux de course et nous barbait avec son « écurie », et deux jeunes filles plus que poseuses qui faisaient la roue pour Jo Walter. Jo est metteur en scène, de trente-sixième ordre, croyais-je, car je n’avais jamais entendu parler des films qu’il prétendait avoir faits. Je l’aimais bien, car il m’avait vengée du mépris souriant qui accueillit mon deux-pièces fait à la maison dans une vieille jupe, juste quand la mode revenait aux maillots à col roulé, ou presque.
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Ce doit être mon sang espagnol qui veut ça. Par contre, j’ignore de qui me vient une propension caractérisée à l’infidélité !… Qu’importe, cette fois, c’était l’amour. Dès que j’avais vu Robert, tellement beau, j’avais eu un choc. Puis nous avions dansé. Dieu sait que je danse bien, mais chez les garçons, c’est tellement rare; on jurerait qu’ils mettent leur point d’honneur à n’avoir aucun rythme. Tandis que lui : un rêve ! Toute la soirée, nous nous étions amusés comme des fous.
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Quand on part le matin avec un bébé, c’est fou tout ce qu’il reste à faire à la dernière minute. Ramasser l’ultime lessive sur le fil où elle n’a pas séché ; rouler la baignoire de caoutchouc et aplatir le berceau pliant dont on coince les pattes en X ; boucler les valises, précipiter dans le coffre les maillots oubliés, donner le biberon et taper indéfiniment dans le dos d’Antoine qui refuse de lâcher son dernier rototo breton.
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Rien ne le ferait changer. Comme pour les conquistadores, jadis, les Indiens ne seraient jamais à ses yeux qu’une curieuse espèce de bétail.
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