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Critiques de Giorgia Fiorio (1)
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Le don

Giorgia Fiorio a rempli sa mission. Neuf ans. Neuf années d'humanité.

Éthiopie, Pologne, Philippines, Haïti, Inde, Ouzbékistan, Himalaya, Thaïlande, Soudan, Kenya, Turquie, Pacifique du Sud, Japon, Thaïlande, Indonésie, Île de Pâques, Brésil, Pérou, Israël, Jordanie, Chine, Espagne, Birmanie, Russie…

Cela fait un chemin, presque une ronde.

Il y a quelques années (2012… déjà) « l'énigme du don » de l'anthropologue Maurice Godelier m'avait convainque de la non « gratuité » du don et m'avait fait comprendre qu'on ne peut donner une juste lecture au don qu'en l'analysant objectivement.

Toutes les sociétés, se soumettent, se transcendent, se manifestent, se livrent et se délivrent par le don. Culturellement, spirituellement, hiérarchiquement.

Je me suis plus visuellement interrogée lors de la lecture de « l'Espace du pardon », une lecture d'une peinture représentant le Reniement de Saint Pierre, vers 1610, réalisée par un émule anonyme de Caravage du pensionnaire de Saraceni, lecture faite par Colette Nys-Mazure. https://www.babelio.com/livres/Nys-Mazure-Lespace-du-pardon—Une-lecture-de-Le-Reniement-d/378411/critiques/213705.

Que contient, que signifie, que nous envoie , que nous renvoie l'image du don ?

Les photographies de Giorgia Fiorio présentées ici, dans cet ouvrage, nous interrogent et à la fois, nous répondent.

L'échange s'équilibre. Une rencontre, un point de fusion. le don est un geste, une image,un corps à corps, un mot. Un dialogue. La synthase d'une émission et d'une réception.

Réduire le don aux termes de charité ou de fanatisme c'est réduire la capacité de l'humain.

L'espace est bien plus large. le plus souvent, il est soulagement, allégement, soulèvement, danse, chant, partage. Il est parfois également soumission, allégeance, tribu, sacrifice. Comment décrypter, comment lire le don ?

Le don n'a de valeur de bonne conscience que dans les sociétés qui ne connaissent plus que le cours de leur argent.

Mais le mot conscience, aussi bien que le mot don s'écrivent dans mille langages différents.

Comme autant de visages. Autant de vallées, de déserts, de fleuves, d'océans et de plaines que peut contenir une planète peuplée et le cosmos auquel elle appartient. Encore faut-il avec la conscience de son intériorité. Ce que nous donnons contient bien plus qu'il ne montre. Et c'est justement sur quoi repose la mission de la photographe.

Multiples cultures, multiples dimensions s'offrent au regard.

Alors il faut le mot, les mots, mais il faut surtout réceptionner les images. Voilà encore la mission de la photographe. Voilà le don que reçoit également le spectateur, à égale mesure des acteurs.

Entre ce que je te donne, qui n'est en fait que la formulation de ma demande, et ce que tu reçois qui n'est en fait que la formulation d'une réponse se matérialise l'acte, le geste du don.

Celui qui donne est celui qui demande. Et non l'inverse.

Il n'y a pas de don possible sans ce dialogue, sans l'équilibre de ce dialogue, sans une équitable réciprocité de cet échange.

Le don s'adresse. À l'Autre, à l'Autre qui se trouve être un ensemble. Ensemble auquel appartiennent celui qui reçoit et celui qui donne.

Un don se concrétise par la réponse qu'il recevra. Sa réception.

Le don exige l'équilibre.

C'est à travers la vision de la photographie du Rocher d'or de Myanmar que je trouve aussi bien ma réponse que mon questionnement face à cette énigme que représente le don.

Le tout est question d'équilibre. le monde repose sur un cheveu, peut-être n'est il tenu que par cela : un cheveu. Fil donné, fil reçu. Voilà sa fragilité, son miracle, sa confiance, sa force, son génie, la quintessence de son dynamisme, voilà sa beauté.

Connexion, communion, communication : toutes font questions.

Chacun trouva en parcourant cet ouvrage ses questions et ses réponses et seul leur équilibre pourra donner à chaque lecteur la valeur de l'universalité du don que contiennent toutes ces images.

Je veux, à tes côtés, parcourir le chemin qui conduit à la Pierre. Paracelse prononça lentement ces mots :

«  le chemin et la Pierre.Le point de départ c'est la Pierre.

Si tu ne comprends pas ces mots c'est que tu n'as pas même commencé à comprendre.

chaque pas que tu feras est le but final. »

Jorge Luis Borges, la rose de Paracelse de Quincey. « la mémoire de Shakespeare » traduction par Jean-Pierre Bernès.



Astrid Shriqui Garain
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