Il fallait que je remonte le temps, que je retourne sans tergiverser à l’unique période de ma vie où j’avais connu le bonheur total, où la perfection avait ordonné l’univers. Je suis revenu à cette heure qui me servait de phare, de centre, d’autel. Je suis retourné à l’instant que chaque homme rêve de vivre, cet instant où tous les désirs et les espérances entrent dans le champ du possible et où il ne reste plus qu’à reconnaître la situation et franchir le pas pour faire de sa vie un accomplissement. Pour moi, cet instant s’était présenté moins d’un an après la fin du siège de Dejagore. Et j’avais failli le rater.