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Citation de Josephine2


« A dire vrai, Monsieur Mitchell, je pourrais sans doute planter ma tente un moment à New-York. Histoire de tenter ma chance. Mais au bout d’un certain temps, je crois que je deviendrais cinglé à cause d’une découverte dont personne dans cette salle ne veut parler.
- Une découverte ? Que voulez-vous dire » Mitchell eut un rire nerveux.
« Et bien, je crois qu’en réfléchissant un peu vous allez me comprendre. Tous ces textes que vous et moi écrivons pour des gens et les lieux où ils vivent. Pour autant que je sache, nous essayons de les rendre aussi réels qu’on peut le faire avec de l’encre sur du papier. Vous me suivez ?
- je crois que oui. »
… « Mais tous les récits vraiment réels perdent un peu de leur vérité. Ensuite, des gens importants les trouvent formidables et leur donnent une récompense. Ils écrivent des articles sur votre article, lequel perd encore un peu plus de sa vérité initiale. Vous comprenez ?
- Oui très bien ». C’était la meilleure et la pire des conversations à laquelle Mitchell eût jamais participé lors d’une réception.
« Donc, poursuivit A.C., à un moment vous envoyez tout balader et vous mettez votre machine à écrire au clou. Je ne dis pas que j’en suis là, mais si je m’installe à New York, je suis sûr de m’approcher à toute vitesse de cette catastrophe. »
… Alors il se pencha sur Mitchell et lui murmura à l’oreille : « Toute cette agitation autour de nous n’a rien de réel. Et dans la mesure où nous essayons de trouver la réalité pour la coucher sur le papier, nous allons droit à l’échec. Il n’y a pas de réalité quand on parle d’écriture. » Il se redressa et sourit à l’autre écrivain, qui semblait plongé dans une grande confusion.
… « Pourtant, c’est vous qui y parvenez le mieux, je crois. »
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