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Critiques de Godofredo de Oliveira Neto (17)
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Esquisse

Ayant eu l'agréable surprise de recevoir cet ouvrage en Service de Presse, je remercie tout d'abord les éditions Envolume pour leur envoi et ne manquerai pas de suivre de plus près leurs publications à venir. Maison d'édition que j'ai découverte par le biais de babelio lors d'une Masse critique il y a quelques années de cela, j'en suis gré également à notre cher site communautaire.



Ici, le lecteur se plonge dans une mystérieuse affaire d'héritage. Notre narrateur, Luigi, doit se rendre aux Etats-Unis afin de rencontrer l'un de ses cousins chargé de lui remettre une partie de l'héritage qui reviendrait de droit à sa famille, une précieuse esquisse du peintre Bosch, cette dernière étant estimée à un prix faramineux. Etant professeur en histoire de l'art, ses oncles et sa mère ont estimé qu'il était le mieux placé pour se charger d'une telle transaction. Cependant, lorsqu'il s'agit d'argent et d'héritage, rien ne va se passer comme prévu. Le voilà donc embarqué dans une aventure plus que déroutante où il va en apprendre un peu plus sur les intentions de certains membres de sa famille.



Il est vrai que si l'enquête au départ s'avère des plus prometteuses et intrigantes, le présent, celui que nous vivons actuellement depuis plus d'un an, va se rappeler à lui et ce qui n'était alors qu'un mystérieux virus venu tout droit de Chine" va prendre le pas sur les affaires sensées monopoliser toute l'attention de notre héros.



Ouvrage assez complexe par moments de par les nombreux liens qui unissent Luigi et ses oncles, dispersé un peu partout dans le monde amis aussi avec celle qui attend son retour, la belle Ana Julia dont Luigi ne peut pas s'empêcher de remettre en doute la fidélité. La faute à qui ? Aux réseaux sociaux évidemment car si ces derniers s'avèrent parfois très utiles, notamment pour organiser des visio-conférence avec le reste de sa famille via WhatsApp, ils peuvent parfois aussi nous pourrir l'existence, surtout lorsque ces derniers diffusent des publications mensongères ou erronées. L'on en a d'ailleurs fait les frais récemment et continuons, malgré tout, à en payer le prix.



Un roman qui interpelle, interroge mais laisse un peu le lecteur sur sa faim ! Une écriture néanmoins fluide et limpide, avec des chapitres courts et un suspens présent jusqu'à la dernière page. Comment Luigi va-t-il se sortir de cette situation et surtout, parviendra-t-il à récupérer la fameuse esquisse en question ? Je ne peux que vous recommander la lecture de cet ouvrage si vous voulez avoir le fin mot de l'histoire et surtout juger de ce style d'écriture par vous-mêmes !
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L'enfant caché

Comme cette année, ma lecture est mitigée. J'aime me faire embarquer dans mes lectures, voyager, me faire emmener dans des lieux où je n'oserais parfois pas aller... Mais j'aime aussi m'y perdre, être déboussolée et ne plus reconnaître le sens.



L'auteur nous présente Aimoré, un faussaire qui, suite à un accident, tente de récolter les morceaux de sa mémoire et retrouver l'art et l'amour de sa vie. Dans ce livre, il est interrogé par un médecin à qui il parle sans filtres de sa vie, son art, ce qu'il aime, les femmes, Sylvia et surtout, Ana...



Je ne saurais dire s'il s'agit d'une simple discussion ou alors si Aimoré se parle à lui même. Car il faut dire que cette lecture est totalement décousue. J'ai aimé et j'ai détesté me faire balader au Brésil au rythme des souvenirs du personnage. J'ai aimé car il y a un rythme, on ne chôme pas, on doit sans cesse essayer de rassembler les morceaux de ses souvenirs au même rythme qu'Aimoré. Mais en même temps, j'ai eu des moments où je lisais des paragraphes sans comprendre ce que ceux ci venaient faire là.



Le style est très fleuri. Les détails sur les corps et la sexualité y sont nombreux, souvent plus dans la débauche que dans le romantisme. Je ne suis pas habituée du genre, sans en être choquée (allons je ne suis pas si prude 😉), j'ai trouvé que cela collait bien au personnage et à l'ambiance général du livre.



Outre que le livre est réservé à un public adulte, ou plutôt averti, il ira parfaitement aux personnes qui aiment se perdre dans la lecture et les casses têtes.

Sans en sortir négative, j'ai beaucoup apprécié cette lecture car elle m'a marqué par le style et les méandres de la mémoire d'Aimoré qui, soit dit en passant, a une vie particulièrement trépidante.



L'art à une place importante dans le livre. J'y ai découvert de nombreux artistes et œuvres, et celle qui m'a le plus marqué est "L' enfant mort" de Portinari : brute, dont les corps marqués par la souffrance, ne s'effacent pas de notre rétine.
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L'enfant caché

Je remercie les éditions Envolume pour l’envoi du roman » L’Enfant caché « de Godofredo de Oliveira Neto en mars dernier.



Professeur à l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, Godofredo de Oliveira Neto est diplômé en lettres et Hautes Etudes Internationales à la Sorbonne. Il est l’auteur de nombreux romans traduits dans plusieurs langues, dont Amores Exilados. Pour » L’Enfant caché » l’auteur a reçu un des plus grands prix littéraires au Brésil : le Prix Jabuti ( l’équivalent du Prix Goncourt ).



Préfacé par François Sirot des mêmes éditions Envolume, il est une nécessaire mise en condition à la lecture de ce roman choral dont la présence de nombreuses synesthésies envahissent la lecture. Tout est dit dans cette simple phrase :



p. 7 : « L’Enfant caché est une métaphore du Brésil contemporain. »



Le narrateur, personnage principal de ce roman, est un certain Aimoré Seixas. Peintre et faussaire, il a le don de pouvoir réaliser des copies des œuvres des plus grands maîtres brésiliens.

p. 60 : » Au commencement, je suis allé habiter chez mon oncle à Lajes. Un frère aîné de ma grand-mère – ma mère était brésilienne. C’était un riche propriétaire terrien, déjà bien âgé. Chez lui, sur les murs, il y avait une quantité de tableaux de peintres brésiliens parmi les plus importants. J’ai commencé à les reproduire ; j’adore peindre. Je revois, comme si c’était hier, les moments où je restais assis devant les tableaux ; j’y passais des heures, je retenais précisément chaque détail, chaque trait, chaque nuance. «

Aimoré s’estime légitime de ses reproductions dans un Brésil où les libertés individuelles sont reines.

p. 75 : » Je peins ce qui me plaît, je reproduis ce qui me plaît, je reproduis tout, y compris la signature, si elle se trouve sur le tableau.

Mais n’est-ce pas immoral, antithétique ?

Ça peut l’être, éventuellement, dans votre esprit obtus de professeur universitaire. Mais la vérité est que, s’il est déjà mort, le peintre que j’imite ne peut être que fier de ça ; j’espère que ses descendants viendront me féliciter. «

Dans une folie violente, Aimoré se confesse avec confusion, tantôt à ce professeur dans l’établissement où il est interné, tantôt à un enquêteur. Les interrogatoires sont dirigés vers un seul et unique but : retrouver l’œuvre de Potinari : l’Enfant caché.

p. 103 : » Ce qui nous intéresse vraiment, monsieur Aimoré Seixas, c’est le tableau, le tableau ; essayer donc de reconstituer mentalement votre trajet, bordel ; il ne s’agit pas de littérature, merde, ce que nous voulons, c’est du concret, pas des histoires. «

Prisonnier de ses délires et de ses hallucinations, Aimoré avoue sans remords la violence de ses assassinats et de ses relations aux femmes.

p. 79 : » Vous vous sentez comme un assassin, Aimoré ?

Assassin de tableaux ou d’écrivains ?

Non, un assassin de personnes, tout simplement. «

Chaque piste explorée est une nouvelle occasion pour le narrateur de mener ses auditeurs et son lecteur dans les méandres de son imagination.

p. 107 : » Vous n’arrêtez pas de me changer d’endroit: vous me trimbalez à Rio, puis de Rio à Florianopolis, de Florianopolis à Lajes, comme une marionnette kidnappée ; alors, forcément, mes références s’effacent, le passé et le présent se confondent, les lieux se brouillent dans ma tête. «



J’insiste sur le fait que la préface de François Sirot a été capitale quant à ma compréhension de ce roman, en posant les bases. Cet auteur m’était alors inconnu jusqu’à la lecture de ce livre.Cette préface m’a donc préparée/conditionnée à cette lecture qui aurait été confuse en son absence. Comme l’explique son éditeur, » L’Enfant caché « est avant tout un contexte, celui d’un Brésil magique mais prisonnier de ses démons. Si j’ai rencontré des difficultés pour rentrer dans l’histoire très confuse d’Aimoré, mon intérêt à été croissant au fur et à mesure de la lecture, sans toutefois être un coup de cœur.
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Esquisse

Luigi est professeur d’histoire de l’Art à l’Université Fédérale de Santa Catarina. C’est donc tout naturellement que les membres de sa famille l’ont désigné pour se rendre à New York pour récupérer l’héritage, une esquisse du célèbre peintre Jérôme Bosch. Il a rendez-vous avec son cousin Sordi au pied de la Cathédrale Saint-Patrick pour un premier contact. Mais submergé par l’angoisse de cette écrasante responsabilité familiale, Luigi perd connaissance.



p. 14 : » […] le loser. C’est comme ça que m’appellent les membres de ma famille. «



Bien sûr Sordi se joue de lui sans scrupule et lui propose de finaliser la transaction le lendemain.



p. 13 : » Il sait parfaitement pourquoi je suis là. Je suis venu pour récupérer l’esquisse de Bosch qui est dans la famille depuis plus de cinq siècles. «



En attendant ce nouveau rendez-vous, il téléphone à sa compagne Ana Jùlia, restée au Brésil. Elle lui fait part de son inquiétude après avoir reçu par erreur un échange de mails entre son cousin et son oncle.



p. 27 : » Mathilde, ma sœur, considère Luigi comme un dieu, intelligent, studieux, le fils que toute mère souhaiterait avoir. En fait, il est entré à l’université parce qu’il ne sait rien faire, il n’a pas trouvé de travail. Ils sont tous pareils dans la famille, on dirait une ébauche de vie, une esquisse de tableau. «



Infantilisé par sa mère, manipulé par sa fiancée et instrumentalisé par le reste de la famille à des fins purement pécuniaires, Luigi devient le pantin dont chaque fil serait tiré par un des personnages du roman.



p. 55 : » La culpabilité : d’une manière ou d’une autre, je me suis toujours mal comporté, c’est ce qu’on m’a toujours dit. Personne ne m’encourage jamais, tout le monde me rabaisse, mon opinion n’a jamais été prise en compte, un mec qui étudie les Sciences Humaines et les Beaux-Arts, ça ne vaut rien, c’est pas vrai Luigi ? Dans la famille, on me charrie comme ça. Laissez-le tranquille. Maman Mathilde protège son petit, mais elle protège toujours celui qui est attaqué, elle ne juge jamais, elle défend seulement. Ce soir, j’éprouve une immense sensation de rejet. «



A chaque pic émotionnel Luigi perd connaissance et décide de reprendre ses anxiolytiques. Mais ses pensées se flouent, oscillant entre réalité et hallucinations.



p. 43 : » Ok, Luigi, mais il faut que tu retournes voir ton psychiatre, tu ne peux pas arrêter ton traitement comme ça. «



Comédie tragico-burlesque, Godofredo de Oliveira Neto nous fait voyager entre Brésil, New York et Venise. On reconnaît le style unique de l’auteur dès les premières lignes. C’est parfois drôle, souvent déconcertant et pimenté d’une dose de suspens. Mélange atypique.



Si mon bilan de lecture reste mitigé quant à ce nouveau roman du célèbre auteur brésilien, j’en apprivoise doucement l’écriture si particulière. Cet acte volontaire de l’écrivain d’entremêler le réel et l’imaginaire, provoque chez le lecteur une perte d’équilibre, voire une confusion. Les personnages sont caricaturés de telle sorte que leurs défauts paraissent amplifiés et créé ainsi une certaine dérision dans les scènes. Thèmes récurrents lorsque l’on aborde le délicat sujet de l’héritage, la jalousie, les mensonges, la manipulation, la trahison y sont omniprésents. L’actualité s’immisce également avec l’apparition d’un étrange virus qui gagne petit à petit l’ensemble des pays, y ajoutant une inévitable fatalité.
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Esquisse

Merci à la jeune maison d'édition Envolume (née en 2014), au catalogue original et éclectique, pour avoir eu l'idée de nous présenter dans sa collection "Ouvrir le monde" cet ouvrage précieux. Il s'adresse à nous tous et chacun y trouvera certainement matière à son plaisir de lecture. D'une écriture faussement "djeun's", l'auteur nous emmène en voyage sous le prétexte d'une chasse au trésor (ou à l'héritage) et nous égare à travers l'emploi d'un héros dépendant aux anxiolytiques. Les références culturelles sont nombreuses, jamais gratuites ni insistantes et toujours à propos, ce qui constitue, déjà, une joie à la lecture et un ravissement pour l'esprit. Et cela permet de trancher avec ce qui, à mon sens, est révélé par l'écrivain. L'état schizophrénique paranoïde dans lequel une immense majorité de la nouvelle génération est plongée par le fait de l'addiction prégnante au smart phone et à ses applications diverses qui mettent les jeunes dans un état de surchauffe cérébrale permanente puisqu'ils sont ici tout en étant ailleurs, accomplissant tout de façon superficielle. C'est tout à fait remarquable, selon mon ressenti, qu'un auteur, sans jamais être ennuyeux mais au contraire vivace et allègre dans son propos, arrive à nous placer dans l'univers finalement assez terrifiant des accros au téléphone portable. Ce livre est comme une bombe que tout le monde peut et devrait lire. Et on peut le lire partout.
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Esquisse

Assez méconnu en France, Godofredo de Oliveira Neto jouit d'une importante renommée littéraire au Brésil en raison du succès de romans comme « Amours exilés » traitant de la période de la dictature mais aussi de titres académiques et de postes ministériels prestigieux.



Son dernier roman paru en 2021, « Esquisse » très courtoisement envoyé par sa maison d'édition Envolume, a pour thème la venue à New York de Luigi, un Brésilien de l'état de Santa Catarina qu'on devine son alter égo pour traiter une complexe affaire d'héritage.



En effet la famille de Luigi serait bénéficiaire d'un tableau (ou d'une esquisse) du grand peintre hollandais Jérôme Bosch.



Mandaté par son oncle, le puissant homme d'affaires Domênico qui cherche à acquérir l’œuvre estimée à cinquante millions de dollars en échange de la vente de quelques appartements au Brésil et aux États-Unis, Luigi prend contact avec son cousin Sordi qui se dit en mesure de lui fournir le tableau.



Mais sur place, rien ne se passera comme prévu et Luigi va vivre une sorte de rêve/cauchemar éveillé.



Entre embrouilles familiales, jalousie maladive vis-à-vis de sa compagne Ana Júlia restée au Brésil, rencontres improbables, violentes crises d'angoisse qui lui font perdre conscience en pleine rue, hallucinations inspirées par Dante ou Bosch et prémisses de la crise du Covid, Godefredo de Oliveira Neto joue en virtuose sa partition qui emmène le lecteur dans son univers surréaliste empli de référence artistiques.



On se laissera donc porter avec délectation de New York à Venise en passant par Florianopolis à la recherche d'une insaisissable toile de maitre, ne provoquant que des problèmes autour d'elle.



Alors lâchez-prise, laissez-vous emmener sur les chemins de traverses d'« Esquisse » ce petit bijou littéraire, sensible et intelligent qui ravira vos sens et votre esprit !
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Esquisse

Je ne connaissais pas du tout Goldofredo de Oliveira Neto, auteur brésilien dont un des livres à reçu un prix littéraire qui est l'équivalent du prix Goncourt au Brésil.

Dans ce roman, Esquisse, nous suivons Luigi dans sa difficile et périlleuse mission : récupérer une esquisse du peintre Bosch dont la valeur est évidemment importante. Cette esquisse est un héritage qui doit revenir à sa famille mais mettre la main dessus va s'avérer très compliqué d'autant plus que Luigi est quelqu'un que l'on peut assez facilement mener en bateau. Notons aussi que la famille est composée de différentes branches avec de véritables animosités.

C'est un roman qui nous fait un peu voyager et nous fait vivre des embrouilles qui peuvent faire sourire.

Le reproche serait qu'il y a peut être un peu trop de méli-mélos.

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Esquisse

Je ne sais pas si nous serons pour toujours marqués par notre présent qui s'englue et nous gèle malgré le temps qui passe mais en voyant films, séries ou même hier un spectacle de Blanche Gardin, j'ai l'impression d'un immense décalage entre ce que je regarde et mon état d'esprit, "this is so 2019".



Et donc, en lisant la couverture et la fiche de présentation d'Esquisse j'ai pensé que j'allais peut-être mettre les yeux dans un monde moins obsolète, l'évocation de la nationalité de l'auteur, brésilienne, et de son régime politique me laissaient même présager une critique de la situation.



Et en fait pas du tout (Bolsonaro peut roupiller tranquille). La pandémie en toile de fond à peine esquissée, le livre s'attache à un semblant d'enquête familiale. Si c'est déroutant, ce n'est pas désagréable, j'ai eu l'impression d'avoir un miroir déformant de notre irréalité, de lire une histoire aussi embrumé que tout ce qui nous a été asséné jusqu'ici.



Toi qui entres ici, laisse toute espérance.



Moi, j'ai laissé tomber l'idée de vraiment savoir ce qu'il en était vraiment, du vrai, du faux, du but recherché dans toute cette histoire. Esquisse, le livre porte bien son nom puisque tout y semble brut et un peu sauvage. Une fois qu'on accepte de se laisser embarquer, balloter, malmener un peu au fil des pages, le voyage n'est pas désagréable (puisque je l'ai lu d'une traite, barbotant tranquille dans un bain trop chaud). Néanmoins, j'aurais préféré entrer dans un enfer un peu moins fou.



[service presse]

[des éditions En Volume que je remercie d'ailleurs pour l'envoi impromptu qui fait plaisir et que je vous invite à suivre si vous aimez les livres qui sortent de l'ordinaire]
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L'enfant caché

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio, l'auteur Godofredo de Oliveira Neto ainsi que les Editions Envolume pour l'envoi de ce livre gagné à la dernière masse critique.



"L'enfant caché" a remporté l'une des statuettes du Prix Jabuti de littérature brésilienne décerné à Sao Paulo en 2006. C'est le premier roman de l'auteur traduit en français. La littérature brésilienne n'est pas tellement connue dans notre pays. Ce livre est destiné à un lectorat d'adultes avertis.

Le thème c'est la société brésilienne et l'actualité.



Le style de ce roman est narratif. Ce qui est très inquiétant et perturbant c'est qu'il s'agisse du monologue d'un homme, nommé Aimoré, un peintre et un faussaire de tableaux qui a eu un grave accident de voiture et qui essaye de recoller les morceaux de sa vie mais c'est une vraie folie : le passé et le présent se confondent, y compris les endroits de son enfance, tout ce qu'il a vécu s’embrouille dans sa tête et le temps n'existe pas.

Ce personnage est donc tourmenté à cause des changements de sa personnalité, de la confusion du temps et de l'espace, son accident, les ennuis avec la contre façon, le va-et-vient des gens, les différents lieux connus ou simplement vus, le passé et le présent. En fait, c'est le chaos.



Aimoré est convaincu qu'il connait la solution à ses problèmes. D'abord l'art. L'art qui peut le sauver, agir comme un remède. Enfin, trouver l'amour avec Ana Perena, une femme qu'il a perdue, qu'il veut absolument retrouver et il est persuadé qu'il la retrouvera un jour. D'ailleurs, sa disparition a amplifié son angoisse et sa folie.



Pour ma part, ce désordre angoissant, surprenant et désagréable m'a troublée. Ce qui m'a déplu ce sont les nombreux actes sexuels très détaillés agrémentés d'un vocabulaire cru et ceci jusqu'à la dernière page.

Le format du livre m'a beaucoup plus ainsi que la très bonne qualité du papier et la mise en page de l'éditeur.



En conclusion, la vie quotidienne du Brésil ainsi que les épreuves des brésiliens inspirent la littérature brésilienne dans une ambiance désordonnée et une débauche tapageuse.
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Esquisse

Les histoires un peu geignardes de losers intello-gauchisants, très peu pour moi. Mais, parce que bien sûr il y a un mais, quand les éditions Envolume m’ont très gentiment proposé de recevoir ce livre, je n’ai pas hésité longtemps. Découvrir un nouvel auteur brésilien, en plus publié par un éditeur que je ne connaissais pas… L’attrait de la nouveauté et de l’exotisme étaient trop forts.

Et bien m’en a pris puisque je me suis laissée prendre au jeu de cette narration joyeusement dépressive, de cette intrigue inexistante mais traitée comme dans un livre à suspens.

Cauchemars et réalité se confondent, petite histoire et grande histoire se télescopent, c’est un roman que la scène littéraire française ne renierait pas, mais on y trouve par touches quelques petits éléments de la réalité brésilienne. Et puis aussi, et c’est finalement assez étrange de se retrouver ainsi rattrapé par l’actualité, les tous débuts de la pandémie de covid. Les premiers malades, d’une maladie que l’on ignore (cela fait un peu penser, toute proportion gardée, à l’émergence du sida, et la réalisation progressive du fait qu’il s’agissait aussi d’une pandémie).

C’est donc un étrange petit roman que j’ai lu ici, qui m’a fait sortir de mes sentiers battus pendant une bonne centaine de pages. Un plat un peu étrange qui mêle pleins d’ingrédients, qui ne manque ni de piquant ni de surprise.
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Esquisse

Je ne connaissais pas Godofredo de Oliveira Neto et grâce aux éditions Envolume, j'ai découvert un auteur brésilien intense et donc les réflexions sont pénétrantes. Ajoutez-y un soupçon de thriller maîtrisé et vous aurez entre les mains un court roman qui vous enchantera.

Toute l'histoire tourne autour de la récupération d'une esquisse de H. Bosch...et des intrigues familiales qui se nouent et dénouent depuis des générations autour de cette oeuvre dont on pourrait douter qu'elle soit authentique...

Au fil de la lecture, on croise quelques figures patibulaires qui en disent long sur l'âme humaine...Et que dire du héros, si l'on veut, de Luigi, surnommé le loser et vit deux réalités, celle du monde extérieur et celle de ses angoisses délirantes...

Un livre à conseiller et une belle édition ! Merci Envolume
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L'enfant caché

Pour commencer, je remercie les Editions Envolume, Babelio et l'auteur Godofredo de Oliveira Neto pour m'avoir permis de découvrir ce roman "L'enfant caché" par le biais de masse critique.

Le format du livre est parfait. La traduction française de ce roman brésilien est faite avec précision.

J'ai été perturbé lors de la lecture des premières pages. J'étais perdu dans l'histoire car ça parlé d'un sujet puis d'un autre et encore un autre.

Aimoré, peintre et faussaire de tableaux, nous raconte des moments de sa vie. Son histoire se déroule à notre époque avec des références musicales actuelles.

Au fil de la lecture , j'ai réalisé qu'Aimoré se parlait à lui même. Ce monologue rend l'histoire intriguante.

Aimoré part en quête de son passé afin de retrouver l'amour et l'art qui l'ont aidé autrefois. Entre passé et présent, ses souvenirs sont flous. Il ne sait plus quoi croire réellement. Est-il dans le déni ou la folie ? Son accident de voiture lui a fait perdre la notion du temps.

Ses rencontres et ses discussions avec les personnes rencontrées sont parfois hésitantes et difficilement compréhensibles. C'est du à ses flashback.

Partir à la recherche de "l'enfant mort" devienne intrigante pour lui et pour nous lecteurs. Il passe de l'amour au meurtre, du sexe à la vision de la mort !!!! Son métier de faussaire lui fait s’attirer des ennuis.



Pour ma part, c'était un roman intéressant mais très perturbant par le fait que l'on passe d'une chose à une autre. Certains propos sont crus et parfois vulgaires. Ce qui faire que ce livre est réservé à un public adulte.



Pour finir, cette littérature brésilienne est un pas vers un univers à la fois palpitant et intrigant.
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L'enfant caché

Godofredo de Oliveira Neto délivre un récit magnifique qui prend racine dans l’idiosyncrasie brésilienne, mais, pas que. L’écriture est un souffle porteur. Aérienne, concise, elle enrobe le génie évident de l’auteur, l’âpre d’une histoire serrée comme un café fort. N’ayez pas de crainte. Une force cornélienne s’épanche sur l’épiphanie verbale qui ne demande qu’à éclore. Quel charme ! « L’Enfant caché » est une œuvre absolue. Un livre qui marque la nuit des temps, un classique à l’aube née. La préface de François Sirot explicite, empreinte de « L’Enfant caché » pressent une lecture qui ne laisse pas indemne et implique une sacrée leçon de vie. On aime la première phrase « L’enfant caché est une métaphore du Brésil contemporain. » L’expression même d’un livre doté de plusieurs lectures. « L’art arrivera -il à sauver le Brésil ? » Ouvrez grand ce livre. L’heure est grave, le rythme pictural est un enchantement. C’est le bleu nuit qui gagne en puissance. Le fil rouge de « L’Enfant caché » est le tableau de Merino Porto de Càndido Portinari qui se trouve au musée de Sào Paulo. Lisez les propos de Richard Roux traducteur et ancien directeur d’Etudes Portugaises et Brésiliennes de l’Université de Provence. « J’ai eu conscience qu’il s’agissait d’un roman d’une facture exceptionnelle. » Le narrateur Aimoré Seixas dos Campos Salles de Mesquina Avila (j’écris son nom en intégralité) tant cette langue chante, attise le soleil et rend hommage à la grandeur intrinsèque de Aimoré. Ce dernier, donc, conte… Ses mots gorgés de culture, de cette intelligence des veilleurs écorchés vifs sur les murailles des impossibilités. Sa vie défile, armée de faux-semblants. Faussaire parabolique, visionnaire d’un impalpable. Broyé par les affres intestines d’un Brésil alourdi d’injustices, de violences, de corruptions. Abreuvé de sexe, de perdition, de meurtres. Brillant, avide de beauté, sachant les risques d’un trop plein, il cache l’enfant sous les écorces. « Le Professeur Albano » provoque les intériorités de Aimoré, pose des questions. Ce dernier abat les cartes, une à une, exprime les turbulences d’un Brésil en proie au vacillement. Sème les graines d’un art parabolique, faussaire de sa propre vie. Ana fige sa mémoire de regrets lourds. Les gestes d’un avant ressuscité dans l’orée des souvenirs. La puissance nihiliste, jusqu’au cynisme d’un Diogène accompli. Aimoré se transforme. L’Art est ivresse, hédonisme et essence. On ressent la Culture moissonner cette littérature de renom. Le regain survient subrepticement. « Votre préférence va vers quel genre de tableaux ? Peu importe. Il y a un d’Iberê Camargo que j’ai déjà peint trente-huit fois. Trente-huit ? Lequel ? Tout est pour toi faux et inutile. J’avais déjà fait « Table aux cinq bobines » une dizaine de fois environ…… » « Au cours de ces décennies, l’art a plus changé que pendant plusieurs siècles. Et finalement je préfère falsifier le passé. » « Majado, je dois bien l’avoir lu plus de deux cents fois dans ma vie. J’en connais des chapitres par cœur. » « Comment est-il possible de lire deux cent fois un livre ? et il reste encore du temps pour vivre ? » Aimoré parle un langage de couleur, de ferveur, de folie. Mais qu’est-ce que la folie ? « Que faire ? Il y a des gens qui peignent. Mais, qui, aujourd’hui, est un Iberê Camargo Albano ? » Le Brésil est présent dans cet antre d’interrogatoires qui creusent les sillons d’une démence qui ne sait pas. Mais peut- t’on parler des méandres enfouis sans craindre les supplices ? Le Professeur dont on aime sa façon de relier le vif, l’espéré, qui rassemble l’épars et dont on pressent un homme intuitif et éveillé. « Tous les mornes de l’île, le continent, tout est constellé de jaune d’or. Et ce qu’il subit comme épreuves pour renaître à lui-même. » « L’Enfant caché » est pour Aimoré l’ultime issue salvatrice. Un mystère achevé. La clef des repentances. L’enfant oublié, invisible, enjeu provocateur et sans aucun doute l’ultime pour ne plus craindre d’être en vie. Comment rendre hommage au Phénix de ce grand livre ? Culte.

A noter : Godofredo de Oliveira Neto est professeur de littérature à l’université Fédérale de Rio de Janeiro. Il a publié 12 romans. L’auteur a remporté un des plus grands prix littéraires au Brésil pour L’Enfant caché : une des statuettes du Prix Jabuti (l’équivalent du Prix Goncourt). Publié par les majeures Editions Envolume.

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Amours exilées

Résumé : Fàbio et Lazaro sont tous deux réfugiés à Paris. Ils ont fui leur Brésil natal après avoir subi un triste sort de révolutionnaires. Ils continuent leur participation à l’ASL et leurs relations ambiguës avec une femme, Muriel. Mais les engagements, révolutionnaires ou sentimentaux ne sont pas faciles à gérer.



Le mot de la fin : L’histoire semblait prometteuse, j’espérais en apprendre plus sur la dictature militaire Brésilienne. Mais je n’ai pas du tout accroché au style d’écriture, les personnages, les relations ne sont pas suffisamment approfondies. L’Histoire non plus, sauf le personnage de Fabio qui était le mieux dépeint le reste n’a pas vraiment de sens et on peine à comprendre, s’identifier ou s’attacher. Le traitement de la femme n’était pas non plus à mon goût, un mélange entre l’apologie de leur émancipation et l’assimilation de cela à des comportements critiquables.
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L'enfant caché

Voilà un livre pour lequel j'ai eu beaucoup de mal à suivre le fil de l'histoire tant l'histoire part dans tous les sens, et de façon anarchique. Certes on découvre ici la vie palpitante d' Aimoré, faussaire de tableaux au cœur du Brésil, de ses divers voyages réels ou sous drogues. Bref l'auteur nous embarque dans un univers psychédélique, grandement sexuel et au langage fleuri. Ce livre se destine donc à un public averti et aimant se torturer l'esprit pour remettre de l'ordre dans l'histoire complexe qui se lit ici. Personnellement même si le récit est intéressant, cette complexité à atténuer la joie de ma lecture au point de la rendre difficile.
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Amours exilées

J'ai reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique. Je l'avais sélectionné parce qu'il paraissait prometteur. La Révolution Brésilienne, le contexte historique tout cela tissé sur des liens d'amour et d'amitié porteurs de sens. Que neni.

Fabio n'a pas réussi à m'intéresser voire même m'a agacé souvent par ses réflexions mièvres et romantiques, j'aurais aimé en savoir plus sur Lazaro mais ce n'etait pas l'objectif de l'auteur apparemment. Quant à Muriel rien qui puisse nous faire comprendre et apprécier le personnage. Tout au plus des indices vrais ou faux on ne le saura jamais sur son enfance.... bref aucune psychologie des protagonistes, aucun intérêt pour les héros. ...



J'ai été déçue par le manque de précision du contexte, d'explications, de tableaux de cette révolution ,l'écriture lourde et par dessus tout l'image de la femme. Tantôt déesse tantôt démoniaque tantôt objet. Que dire de plus? Assurément Amours exilés ne restera pas dans ma mémoire bibliophile. Sitôt ouvert sitôt fermé. Next...
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Amours exilées

On s'attend à une histoire d'exilés politiques, rêvant toujours de retourner faire la révolution au pays, une histoire qui serait attachante et passionnée. Et puis on a affaire à deux héros misogynes, surtout inquiets de savoir si l'autre couche avec la femme qu'ils "aiment". Je mets des guillemets, car considérer une femme comme une demi-déesse vénéneuse, peut-on appeler ça de l'amour ? Les autres femmes qui apparaissent dans le roman sont nymphomanes, "comme elle le reconnaissait elle-même" (p. 41) ou "laide et mal-baisée" (p. 144). Alors tant pis, j'en apprendrai plus sur le mouvement révolutionnaire brésilien des années 70 une autre fois...
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