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Citation de Epictete


- La position est bonne. Il se présente bien. Crie et pousse ! Tu vas y arriver !

Qui va y arriver ? Cette vague de douleur lancinante ? Son corps luttait avec l'autre corps qui, comme un bloc de pierre, cognait contre le mur du ventre pour sortir. Il était là, l'ennemi, dans ce bloc qui cognait pour sortir de sa prison, et vivre au prix de déchirer, de détruire son corps à elle qui, même s'il s'y était préparé, n'arrivait pas a expulser cet ennemi pour ne pas succomber.
- Voilà, comme ça c'est bien. Pas en te démenant de tous les côtés, mais en poussant vers le bas; comme ça tu l'aides et tu t'aides.
Oui, elle devait le pousser à sortir,cet étranger déjà fort de sa volonté de vie autonome. Elle sentait qu'il était décidé à vivre, fut-ce au prix de tuer. Et d'une dernière poussée qui la parcourut des épaules jusqu'à couper d'un coup sec le bas ventre, les cuisses, elle le sentit tomber d'elle avec un bruit sourd, dans le vide.
Non, on l'avait saisi. Des mains le soulevaient, le secouaient contre la clarté laiteuse de la fenêtre. Ce devait être l'aube, les oiseaux criaient. Les oiseaux crient toujours à l'aube.Et là aussi, secoué dans ces mains, des cris sortaient de ce morceau mutilé de son corps épuisé de fatigue.
Pourquoi criait-il ainsi ?Pleurait-il pour sa vie conquise, ou parce que, au secret de cet acte charnel, cet être savait qu'il avait presque tué pour vivre ? Seuls mon corps et le sien connaissaient la signification secrète de ce combat mortel et sans hostilité : chacun pour sa propre vie.

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