L'intelligence humaine a engendré le progrès et, aujourd'hui, le progrès a dépassé l'intelligence humaine. La créature a surpassé son créateur. désormais je peux augmenter mon corps, contrôler mes émotions, m'affranchir du besoin de sommeil, de la douleur et des failles de mon histoire... En somme, devenir un surhomme.
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En 2025, l’humanité atteindra un tournant décisif de son évolution. La technologie aura pris une telle importance que plus aucune activité ne pourra être envisagée sans y avoir recours. L’économie sera totalement dominée par les algorithmes et par les sociétés qui auront investi dans le développement de l’intelligence artificielle au cours des décennies précédentes.
L’IA sera au cœur de la recherche dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la finance, de la défense, mais aussi de l’art et de la psychologie, domaines qui semblaient pourtant jusqu’alors l’apanage des êtres humains. Le monde sera, en cette période, à l’aube de la singularité prédite par les technoprophètes de la fin du deuxième millénaire : cet instant où la puissance des machines dépassera celle du cerveau humain et où elles deviendront imprévisibles.
En 2025, la technologie aura tout envahi, jusqu’au corps humain lui-même, et elle offrira au monde une nouvelle révélation, une nouvelle religion, une nouvelle déesse. Notre civilisation se trouvera alors face à un choix : confier son avenir à MAÏA, une intelligence artificielle globale, évolutive et indépendante, ou rester maîtresse de son destin.
Le récit que vous allez découvrir se déroule à New Francisco, au Canada, dans la Singularity Valley. Ce témoignage est celui de Damian Goodwill.
Et il nous vient du futur.
C'est la 5e version de MAÏA car, comme vous, comme nous tous, elle doit évoluer. Elle tend sans cesse vers la perfection. Et cette version de l'intelligence artificielle mère sera aussi la dernière à être élaborée par nos programmeurs car elle a atteint un stade de développement autonome où toute intervention humaine constituerait désormais une entrave.
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... faire le deuil du vrai monde, de son potentiel et de ses limites, pour recevoir les richesses de la création numérique. Cela me donne le sentiment de recevoir des réponses à des questions qui ne se posent plus, des récompenses pour un effort qui n'est plus exigé, une satiété alors que la faim a disparu... C'est un peu déstabilisant.
Le besoin de sécurité, pour la masse, est supérieur à l'exigence de vérité.