AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de fanfan50


Ils disent qu’il faut savoir maintenir une distance professionnelle quand on est psychothérapeute dans une prison. C’est vrai, bien sûr. Moi, je n’en suis pas vraiment capable. Peut-être que je n’ai même pas envie d’en être vraiment capable.
Parfois il y en a un parmi eux qui est incontournable. Comme Henri. Un beau Congolais qui possède à lui seul le charisme de plusieurs leaders mondiaux.
Je me souviens de la première fois où je l’ai vu. Il entre dans mon bureau, me décoche un charmant sourire. Je lui pose les quelques questions que je pose à chaque nouveau détenu. Il répond en français. Je ne parle pas bien français, j’essaie en anglais. « No English. Français ? » Il sourit de nouveau. Je me débrouille tant bien que mal pour formuler quelques phrases. Il reste patient, réfléchit avec moi, me suggère des mots quand je reste coincée. Je passe au moins trois séances à discuter avec lui dans un français approximatif. Jusqu’à ce que je constate, à l’occasion d’une réunion de groupe, que les autres le regardent en riant sous cape quand il m’adresse la parole. « Allez, Henri, la plaisanterie a assez duré. Avoue que tu parles super bien l’anversois. » Là-dessus, Henri se lance dans une longue histoire en affichant une parfaite maîtrise du néerlandais. Il s’avère qu’Henri parle couramment le flamand, l’anglais, le français et le lingala. En me l’annonçant, il se réjouit pour seize personnes à la fois.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}