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Citation de Yatova


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QUESTION
Quels conseils leur donniez-vous, en plus de lire ?


JAMES LEE BURKE
—Ne jamais abandonner. Jamais. Quoiqu’il arrive. Parfois, un étudiant me
demandait « Hey Jim, penses-tu que j’ai du talent ? Devrais-je continuer ? » Je
ne répondais pas. C’est une mauvaise question. Quand on l’a, on le sait. Ça vous vient d’ailleurs, c’est un don. Si vous l’avez, vous ne pourrez rien faire d’autre.

Vous ne serez pas heureux. Peu importe que les gens aiment ou pas ce que vous faites. Peut-être que c’est de l’arrogance, de la vanité, mais je n’ai jamais été ennuyé par les refus. Et on m’a refusé des centaines et des centaines de fois ! Au milieu de ma carrière ! (Nouveau fou rire.)

QUESTION
Mais d’abord racontez-moi comment s’est passée la publication de votre premier roman.

JAMES LEE BURKE
— J’ai écrit "La Moitié du paradis" très jeune, de vingt et un à vingt-trois ans. J’avais terminé mes études et je travaillais pour une compagnie pétrolière, sur un pipeline. Je me suis marié pendant mon premier cycle universitaire et nous avons eu notre premier enfant quand nous étions en second cycle. Oh ce que nous étions fauchés ! Tous les étudiants sont fauchés, mais avec un enfant ! Donc j’ai eu besoin de ce travail sur un pipeline. Ça payait bien et j’écrivais en même temps. J’avais un carnet de notes sur moi en permanence. J’écrivais à la main.

J’ai trouvé un agent, un réfugié de l’Europe hitlérienne. Il était juif et avait fui l’Autriche. Il vivait à New York. Je lui avais été présenté par un ancien de la brigade Lincoln que je connaissais et qui était son auteur. Cet agent a mis cinq ans à réussir à vendre mon livre, nous avons essuyé beaucoup de refus, mais il a réussi. Et le New York Times m’a consacré un article de six colonnes en manchettes. C’était énorme ! Alors je me suis dit : « C’est fantastique ! Qu’estce que vous avez d’autre en réserve pour moi ? » J’ai publié deux autres romans qui n’ont pas si mal marché et puis j’ai écrit "Le Boogie des rêves perdus". Je m’attendais à ce que tout se passe comme pour les autres mais ça n’a pas été le cas. Ça a été refusé par tous les éditeurs.

J’ai fini par changer d’agent, erreur de jugement car c’était un homme bien, j’en ai pris un autre et je l’ai regretté. Et ça a duré treize ans, pendant lesquels je n’ai plus eu d’éditeur, mes livres n’ont pas été éimprimés, rien. J’ai rencontré mon agent actuel, Philip Spitzer, dont la famille est originaire d’Alsace. Il dirigeait une agence dans laquelle il était seul.

Il était chauffeur de taxi dans Hell’s Kitchen et agent littéraire ! C’est un combattant, il pourchassait les voyous dans Central Park. Un jour, il a été agressé par deux types armés d’un calibre 45 et il les a poursuivis ! C’est mon agent ! C’est cet homme qui a continué de soumettre "Le Boogie des rêves perdus" pendant neuf ans. J’ai eu cent onze refus.



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