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4.34/5 (sur 65 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Guillaume Binet est photo journaliste. Il a notamment travaillé pour Libération et Les Inrockuptibles. Certaines de ses photos de guerre ont fait le tour du monde.

Après un passage en médecine, entre à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs où il suivra la section Image.

Il travaille quelques années en indépendant pour la presse avant de participer à la fondation de l’agence de photographes MYOP, dont il assurera la direction plusieurs années.

Il crée en 2010 la galerie de photographie contemporaine "La petite poule noire" à Paris. Il mène parallèlement ses travaux de commande pour la presse, des sujets de reportage qu’il initie lui-même, ainsi que des recherches plus personnelles sur la famille. Collaborateur régulier pour des sujets de société de Libération et des Inrockuptibles, il est représenté par l’Agence MYOP.
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« Un nid de coucous », Photographe : Guillaume Binet, Parole de Photographes, Regards de Campagne


Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ce qui est ridicule est de se vanter d'avoir écrit. Ce qui compte, c'est pas l'auteur, c'est le livre. La personne qui a fini par l'écrire est importante, mais dans la profession d'écrivain, il faut presque se faire excuser d'en être un. Parce qu'on ose écrire après Flaubert, Stendhal, Dostoïevski et ainsi de suite. On ose prendre le temps d'un lecteur alors qu'il y a des tas de chefs-d’œuvre que les gens n'ont pas le temps de lire.
(interview de Gilles Archambault - Montréal - Québec)
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« Quel est l'aspect le plus central pour vous, dans la fiction ?
Le langage. On ne peut rien faire sans. Les dialogues. La narration. On lirait n'importe quoi si c'est vraiment bien raconté. Les personnages sont certainement centraux aussi. L'intrigue, ça vient après. On en a besoin, mais elle évolue. Et qu'y a-t-il d'autre ? E.M. Forster a écrit des choses merveilleuses là-dessus. Il disait : « Une histoire c'est : le roi est mort, et puis la reine est morte. Une intrigue c'est : le roi est mort, et puis la reine est morte de chagrin. » (William Kennedy)
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QUESTION
Vous avez été pauvre ?


JAMES LEE BURKE
— Oh oui. Fauché en tout cas. Ma femme, nos enfants et moi nous avons vécu partout entre la Californie et la Floride, nous avons fait tous les sales boulots qu’il y a. Ma femme a été serveuse. Elle a enseigné dans ce qui est considéré comme la pire école d’Amérique, Manual Art Highschool à Los Angeles. J’ai été travailleur social sur Skid Row, journaliste, chauffeur de camion, j’ai travaillé dans le pétrole, et comme découpeur de parcelles dans les forêts. J’ai fait tout ce que j’ai pu pour gagner ma vie. On a vécu dans un taudis à LA, dans une caravane dans les Appalaches. C’était une propriété du service des Forêts, mais c’était très rudimentaire.

Toutes ces choses ont trouvé une nouvelle vie dans ma fiction et j’ai appris beaucoup sur une autre Amérique. L’Amérique des basfonds. Dans les Appalaches, dans le Kentucky des années 60, on voyait des enfants dont les vêtements avaient été taillés dans des sacs de pommes de terre qui allaient pieds nus dans la neige. Le premier jour de l’année, à l’école, mon fils a vu des gosses se laver les mains dans la cuvette des toilettes. Ils ne savaient pas ce que c’était, ils n’avaient jamais eu l’eau courante.

J’ai écrit là-dessus, "Vers une aube radieuse", qui a été refusé par quatorze maisons, chaque fois pour la même raison : les éditeurs n’y croyaient pas. Ils disaient que ça ressemblait aux années 30. Ils avaient tort. C’était l’Amérique, notre Amérique.

Pendant toutes ces années, ma femme Pearl et mes enfants m’ont aidé. Les gens qui changent le monde sont ceux qui disent non, non au statu quo : Jésus, Martin Luther, Daniel Berringan [prêtre, poète et activiste, né en 1921], Galilée… George Orwell a dit que les auteurs ont une vanité, une compulsion à corriger l’histoire. L’auteur ne peut trouver le repos car il a la conviction de voir quelque chose qu’il doit partager. Vous savez, William Faulkner a dit, avant de mourir : « Si je n’avais pas écrit ces livres, une autre main les aurait écrits pour moi. » Vous connaissez aussi l’histoire de Mozart et Salieri ? Mozart avait ce talent, mais c’était un bouffon. Salieri était un travailleur acharné mais il ne lui arrivait pas à la cheville. Il haïssait Mozart, il blâmait Dieu de lui avoir donné un tel talent. Un jour, il offre sa nouvelle composition à Mozart, qui la joue avec les orteils !

Quand on enseigne l’écriture, on se rend compte que le talent n’a rien à voir avec l’éducation, ou quoique ce soit. On peut être serveuse ou camionneur et l’avoir. Car il vient d’ailleurs. C’est le doigt divin qui vous a désigné. J’ai entendu des voix toute ma vie. Je ne dirais jamais ça à un psychiatre, c’est de la schizophrénie avérée. Mais tous les artistes le savent, on entend des voix. On entend des voix dans le vent, on entend des gens parler dans l’ascenseur et on sait tout de suite que c’est une histoire.



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QUESTION
Quels conseils leur donniez-vous, en plus de lire ?


JAMES LEE BURKE
—Ne jamais abandonner. Jamais. Quoiqu’il arrive. Parfois, un étudiant me
demandait « Hey Jim, penses-tu que j’ai du talent ? Devrais-je continuer ? » Je
ne répondais pas. C’est une mauvaise question. Quand on l’a, on le sait. Ça vous vient d’ailleurs, c’est un don. Si vous l’avez, vous ne pourrez rien faire d’autre.

Vous ne serez pas heureux. Peu importe que les gens aiment ou pas ce que vous faites. Peut-être que c’est de l’arrogance, de la vanité, mais je n’ai jamais été ennuyé par les refus. Et on m’a refusé des centaines et des centaines de fois ! Au milieu de ma carrière ! (Nouveau fou rire.)

QUESTION
Mais d’abord racontez-moi comment s’est passée la publication de votre premier roman.

JAMES LEE BURKE
— J’ai écrit "La Moitié du paradis" très jeune, de vingt et un à vingt-trois ans. J’avais terminé mes études et je travaillais pour une compagnie pétrolière, sur un pipeline. Je me suis marié pendant mon premier cycle universitaire et nous avons eu notre premier enfant quand nous étions en second cycle. Oh ce que nous étions fauchés ! Tous les étudiants sont fauchés, mais avec un enfant ! Donc j’ai eu besoin de ce travail sur un pipeline. Ça payait bien et j’écrivais en même temps. J’avais un carnet de notes sur moi en permanence. J’écrivais à la main.

J’ai trouvé un agent, un réfugié de l’Europe hitlérienne. Il était juif et avait fui l’Autriche. Il vivait à New York. Je lui avais été présenté par un ancien de la brigade Lincoln que je connaissais et qui était son auteur. Cet agent a mis cinq ans à réussir à vendre mon livre, nous avons essuyé beaucoup de refus, mais il a réussi. Et le New York Times m’a consacré un article de six colonnes en manchettes. C’était énorme ! Alors je me suis dit : « C’est fantastique ! Qu’estce que vous avez d’autre en réserve pour moi ? » J’ai publié deux autres romans qui n’ont pas si mal marché et puis j’ai écrit "Le Boogie des rêves perdus". Je m’attendais à ce que tout se passe comme pour les autres mais ça n’a pas été le cas. Ça a été refusé par tous les éditeurs.

J’ai fini par changer d’agent, erreur de jugement car c’était un homme bien, j’en ai pris un autre et je l’ai regretté. Et ça a duré treize ans, pendant lesquels je n’ai plus eu d’éditeur, mes livres n’ont pas été éimprimés, rien. J’ai rencontré mon agent actuel, Philip Spitzer, dont la famille est originaire d’Alsace. Il dirigeait une agence dans laquelle il était seul.

Il était chauffeur de taxi dans Hell’s Kitchen et agent littéraire ! C’est un combattant, il pourchassait les voyous dans Central Park. Un jour, il a été agressé par deux types armés d’un calibre 45 et il les a poursuivis ! C’est mon agent ! C’est cet homme qui a continué de soumettre "Le Boogie des rêves perdus" pendant neuf ans. J’ai eu cent onze refus.



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QUESTION
Avez-vous reçu de bons conseils, durant cette période difficile ?


JAMES LEE BURKE
— On ne peut pas aider un artiste. L’artiste doit accepter qu’il ne peut pas influer le destin de son œuvre. Il la créée, ensuite, il ne pourra pas changer l’attitude des gens à son égard. Tout ce qu’on peut faire, c’est continuer jusqu’à ce qu’on soit récompensé et si on ne l’est jamais, eh bien on sera une ersonne très déprimée et très en colère.





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Je suis un artiste. Je veux créer. Je ne suis pas un homme de lettres, je ne veux pas donner de conférences, écrire des essais…Je veux seulement créer, savoir ce qui vient après. Je n'ai jamais fait aucun compromis, je n'ai jamais écrit avec une deadline, ou pour de l'argent. chaque histoire est un peu magique. Je ne sais pas d'où elle vient. Je veux juste savoir où elle va aller.
Santa Barbara, Californie- T.C.Boyle
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J'ai compris quelque chose de profond à propos du processus d'écriture, qui est qu'on doit être libre.On doit être détendu. On ne doit pas penser à "faire" de la littérature. Ce qui compte ce sont l'urgence et la liberté. Sans cela on ne peut pas écrire quelque chose de potable. Seulement des imitations contraintes.
Brooklyn, New York- entretien avec Siri Hustvedt
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