Guillaume de Thieulloy

L’année 1303 marque en effet le triomphe de la monarchie capétienne sur la papauté et, partant, consolide de manière décisive la légitimité des lis. En imposant, au terme d’un éprouvant bras de fer avec le souverain pontife, l’idée que le roi de France était un chrétien d’une essence particulière et, simultanément, l’idée que le roi de France était un chrétien d’une essence particulière et, simultanément, l’idée que les clercs étaient tenus de contribuer au même titre que les autres sujets aux dépenses du royaume, le monarque capétien a durablement assuré l’autonomie des pouvoirs temporels, et d’abord l’indépendance du trône de France, à l’égard du pouvoir spirituel. La victoire du roi sur le pontife signe, d’une certaine façon, l’acte de naissance de cette théorie constitutive de la royauté française : le droit divin.

Ces maîtres croient que nous les considérons comme des savants : ils sont au contraire plus idiots que les idiots, puisqu’ils ont rempli non seulement eux-mêmes mais le monde entier de leur doctrine pestiférée. (...) Le monde nous est confié : nous devons songer non à ce qui peut vous plaire, à vous les savants, à des caprices, mais ce qui est utile à tous les univers.

(Déclaration du cardinal Caetani,futur Boniface VII, à la Sorbonne au sujet des ordres mendiants)

Pétulant disciple du calme Aquinate, quand Maritain aura appris de ce maître exquis à ne jamais plus penser brutalement, comme tout se tient dans nos pauvres machines, il n’arrivera plus jamais à cette délicate nature, que nous savons tous affectueuse et charmante, se sentir brutalement

Mais il ne faut pas perdre de vue, dans la Somme théologique, c’est de la méthode plus encore que du contenu qu’il est conseillé de s’inspirer. Et la méthode est tout à fait ouverte au débat.

Au début du XXème siècle, il n’existait plus de clergé gallican ; il n’existait plus qu’un clergé romain en France, ce qui est tout différent